« Fais de ta vie un rêve et d’un rêve la réalité. » Ce principe puisé dans les écrits d’Antoine de Saint-Exupéry, Claudie Haigneré, première Française spationaute et ancienne ministre, l’a fait sien tout au long de sa vie. Alors qu’elle dévoilait l’immense fresque portant son nom et la représentant dans sa tenue de spationaute, avec, en fond sonore, la voix de Maria Calas, « que j’écoutais le nez collé au hublot de la station spatiale internationale », l’ancienne ministre goûtait avec gourmandise ce moment particulier au cours duquel la prestigieuse école d’ingénieurs alésienne avait choisi de donner son nom au campus de Clavières.
« C’est un immense honneur et un grand privilège d’être parmi vous, dans cette école brillante qui ne cesse de grimper dans le classement », a lâché Claudie Haigneré dont l’agenda alésien a été très soutenu. Elle a en effet, la veille au soir, en tant que marraine de la première édition, participé à la soirée “Les Audacieuses” organisée par le bureau des élèves de l’école, dont le but était de mettre en avant l’atout indispensable que représentent les femmes dans la marche de la société et dans le domaine scientifique en particulier. « Il n’y a que 20 % de femmes dans les écoles d’ingénieurs en France, a-t-elle déploré. L’audace est nécessaire dans le métier d’ingénieur qui s’appuie sur trois principes qui me sont chers : les diversités, la science et les valeurs humaines. Il y a peut-être parmi vous, la future princesse française des étoiles », a rêvé à voix haute Claudie Haigneré.
L’audace et le rêve
Une audace dans laquelle la directrice de l’école, Assia Tria, a su puiser pour occuper cette fonction qui est la sienne, devenant la première femme à y accéder dans la longue histoire de son institution. Pour elle, Claudie Haigneré constitue « un exemple inspirant, montrant que les femmes ont toute leur place dans le monde scientifique ».
Avant que ne lui soient remis les cadeaux, dont une lampe de mineur. « Mes deux grands-pères étaient mineurs dans le centre de la France », a confié Claudie Haigneré, touchée par ce présent. Et le maire d’Alès, Max Roustan, de décliner à son tour le principe de Saint-Exupéry : « Pour moi, le rêve était celui de transformer ma ville qui avait tant souffert de la fermeture des mines. Et même si tout n’est pas parfait, je crois que j’ai, moi aussi, fait de mon rêve une réalité en étant audacieux et inventif ».