C’était l’évènement majeur de cette Feria 2025 : la prise d’alternative de Miguel Andrades était programmée lors de la corrida concours du 31 mai à 18h.
C’est un exemplaire de François André qui était proposé en ouverture de la corrida. Comme le veut la coutume, c’est donc le nouveau torero qui le réceptionnait. Un toro mobile, affûté, qui donnera au matador l’occasion de faire montre de sa volonté et de son savoir-faire sous l’objectif des caméras de la chaîne espagnole One Toro TV qui retransmettait en direct cette course. C’est au cours de la pose des banderilles, que le maestro a souhaité poser lui-même, que le frisson a parcouru les arènes alésiennes. Une cogida violente lui sera infligé lors de la 3e paire de banderilles. Un évènement qui n’a pas pour autant déconcentré le torero venant d’être intronisé par son parrain Javier Sanchez Vara. En fin de combat, le toro se retranchait dans son cercle tout en restant terriblement dangereux. Un second estoc profond a mis fin à la confrontation.
Face à son second adversaire, un toro de La Golosina, Andrades a choisi de dynamiser le tercio de pique avant de partager les banderilles avec son parrain Sanchez Vara. C’est assis sur une chaise qu’Andrades entamera son ultime faena de la soirée. Un tercio bien maîtrisé, mais qui s’achèvera par une mise à mort laborieuse au bout de 3e estocs, 3 descabellos et un avis.
Javier Sanchez-Vara, chef de lidia et habitué du ruedo alésien, héritait pour son premier toro d’un exemplaire impressionnant du Curé de Valverde. Après deux piques magistralement amenées. Le maestro, lors de sa faena, s’imposa rapidement face au pensionnaire de Jean-Luc Couturier. Après une première estocade “a la recibir” hélas trop plate, Sanchez-Vara s’y reprendra à 3 reprises avant d’avoir recours au descabello pour conclure le combat. Un avis sanctionnera une prestation qui aurait mérité un meilleur sort.
Pour son second toro, un Tardieu bien présenté, Sanchez Vara imposera sa technique et sa détermination lors d’une faena lui donnant l’occasion d’enchaîner de solides séries à gauche comme à droite. Une belle épée mettra fin au combat justement récompensé par une oreille, la seule de l’après-midi.
Damian Castaño entamera son premier combat face à un Hubert Yonnet impeccablement présenté et aux charges très puissantes à la pique. Mais l’animal s’éteindra peu à peu durant une faena sans grand relief. Un estoc et 4 descabellos seront nécessaires pour achever le combat sanctionné par un avis.
C’est un toro de Barcelo qui sera attribué à Castaño pour conclure cette journée taurine. Un exemplaire jeune (2021), mais très vif au capote. L’animal réussira à trouver l’homme derrière la muleta provoquant un moment d’inquiétude sur les gradins. La faena reprendra de façon volontaire, mais une mort trop longue (5 estocs et un descabello) ne permettra pas à Damian Castaño de prétendre à un trophée.
Samedi matin, quatre oreilles pour la corrida du Curé de Valverde
Les aficionados avaient rendez-vous samedi 31 mai à 11h pour la corrida d’ouverture de la Feria. Ce sont les spécimens du Curé de Valverde, dont la finca est dirigée par Jean-Luc Couturier, qui étaient à l’honneur. Six toros superbement présentés dont le premier a été confié au chef de lidia, Javier Cortès.
- Javier Cortès. Après une série prudente au capote et deux piques, le maestro a dû s’employer pour dominer un animal dangereux sur sa corne droite. Mais l’Espagnol a réussi à lui tirer quelques belles séries en fin de faena. Cependant, au bout d’un estoc et de multiples tentatives au descabello, Javier Cortès, déçu, récoltait un avis. Le toro a quant à lui été salué par le public du Tempéras.
Pour son second passage, après avoir demandé deux piques, Javier Cortès s’employait à une faena très appliquée dans un véritable bras de fer avec son adversaire. Un seul estoc a suffi pour mettre fin au combat, déclenchant les applaudissements du public. - Luis Gerpe. Après une entrée en matière très dynamique au capote, Luis Gerpe demandait une seule pique. Il affrontait alors un adversaire plein d’énergie dans une faena très rythmée, ponctuée de belles séries de passes des deux mains. Le Valverde ne déméritait pas, mais un avis venait ternir une faena très correcte.
Pour son deuxième adversaire, Luis Gerpe démontrait une réelle envie de bien faire. Mais il n’en allait pas de même pour son adversaire apathique, malgré les nombreuses sollicitations du maestro. Au bout de ce long travail, le natif de Seseña obtenait une oreille qu’une partie du public venait contester. - Carlos Olsina. Le Biterrois avait envie de bien faire face à ses aînés ibériques. Il héritait d’un toro dont la présentation était saluée par le public. Après une pique unique il s’attachait à engager une faena volontaire qui lui valait des applaudissements nourris. D’un estoc profond, Carlos Olsina mettait un terme à la confrontation et récoltait à son tour un attribut.
En recevant son deuxième adversaire, le Français se frottait à du solide. Le Valverde, bien présenté et à la charge interminable, arrivait à renverser le cheval et le picador au moment de la deuxième pique, preuve d’une réelle bravoure. Mais, de caractère un peu volage, il s’intéressait aussi beaucoup trop à ce qui se passait dans le callejon. Très engagé, Carlos Olsina portait alors la faena à bout de bras. Ponctuée d’un estoc, la rencontre a été gratifiée de deux oreilles exigées par le public.
Novillada du dimanche matin : de l’envie et des frissons
Les 5 novilleros proposés à ce rendez-vous matinal du dimanche de la Feria d’Alès ont tous montré beaucoup d’envie et d’enthousiasme. Face au premier apprenti torero Santiago Lopez Ortega, se présentait un Roland Durand qui infligea un “soleil” d’anthologie au novillero. Pas de quoi décourager le Mexicain qui, à l’issue d’une faena bousculée, achèvera son combat par un estoc profond et une oreille méritée.
Pour Isaac Galvin, c’est un Barcelo plutôt virulent et mobile qui était aligné. Après un travail de fond à la faena et un coup d’épée unique, lui aussi repartait d’Alès avec une oreille à son actif.
Le toro de La Suerte, opposé ensuite au Nîmois Manuel Fuentes, a donné beaucoup de souci à son novillero qui n’a jamais réussi à prendre le dessus sur l’animal. Le Nîmois quittera le ruedo sans trophée.
Ce qui ne sera pas le cas de son successeur, Bautista Angosto, opposé à un toro de Durand. Sérieusement bousculé à la faena, le novillero n’en démordait toutefois pas. Malgré un avis pour dépassement du temps, il obtenait un oreille récompensant son courage.
Du courage, Matias, qui clôturait le programme taurin de la Feria 2025, n’en manquait pas. Le jeune français, opposé à un Barcelo venu remplacer un toro de La Suerte initialement prévu, se permettait une réception “a porta gayola” entraînant toute l’admiration du public. Lors d’une faena de combat qui lui a valu de multiples contacts rugueux avec l’animal, le Marseillais terminait la confrontation d’un estoc déterminé. Sa prestation était saluée par deux oreilles méritées, faisant du jeune homme le triomphateur de la matinée, gratifié d’une sortie “a hombro”, par la porte des Consuls.