Avec un réseau de plus de 2 000 km, équivalent à celui de la ville de Paris, Alès Agglomération a fait un choix ambitieux pour garantir son avenir en matière d’alimentation en eau potable et de gestion des eaux usées. Depuis 2020, lui a en effet été transférée, selon les exigences de la loi NOTRe, la compétence de l’assainissement et de l’eau potable, dont la gestion a été confiée à la RéAAL (Régie des Eaux de l’Agglomération Alésienne).
L’état de ces réseaux et des équipements imposait d’agir dans un chantier colossal que les élus d’Alès Agglomération et leur président, Christophe Rivenq, ont choisi de mener à bien malgré le poids technique et financier. « Nous aurions tout aussi bien pu nous contenter de traiter les affaires courantes et glisser le projet de modernisation sous le tapis en transférant la patate chaude aux générations à venir. Mais, à l’unanimité, les élus ont eu le courage, et je m’en félicite, d’en décider autrement », réaffirme Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération.
C’est ce qui a donné naissance en 2020 au plan “Alès Aggl’Eau 2030” pour lequel la collectivité a choisi d’engager, chaque année, 22 M€ d’investissements pour renouveler et moderniser l’immense patrimoine dédié à l’eau potable et à l’assainissement.
De nouvelles exigences pour le plan Alès Aggl’Eau 2030
À ce jour, ce sont par exemple près de 50 M€ qui ont déjà été investis pour remplacer 117 km de canalisations fuyardes et vieillissantes, avec l’objectif de répondre aux nouvelles normes environnementales, de maintenir un haut niveau de service, de réduire les fuites pour préserver la ressource. Il agit aussi pour protéger l’environnement en rendant étanches les réseaux d’assainissement.
Mais depuis 2020, les exigences ont évolué, avec de nouvelles règles fixées récemment par l’Europe et l’État, notamment en matière de qualité d’eau et de performance des réseaux et des équipements. Les nouveaux défis apparus en raison de l’inflation qui a beaucoup pesé sur l’équilibre budgétaire du projet (lire ci-dessous), mais également à cause des nouvelles réglementations adoptées, ont contraint les élus à accélérer les investissements. C’est ce qui a nécessité de porter le budget global à 160 M€, soit 50 M€ supplémentaires par rapport au coût initial…
“L’eau paye l’eau”
« Je rappelle que nous sommes contraints de suivre le principe légal selon lequel “l’eau doit payer l’eau” », martèle Christophe Rivenq. Autrement dit, toutes les dépenses doivent être couvertes par les factures d’eau des abonnés. Les élus ont donc choisi de faire évoluer la tarification de l’eau et de l’assainissement collectif. En moyenne, pour un foyer, l’augmentation des tarifs représentera approximativement 8 € mensuels supplémentaires. « Avec une gestion en régie, absolument pas guidée par la recherche de bénéfices, nous avons toujours su proposer les tarifs les plus justes », souligne Christophe Rivenq. Cette augmentation mesurée, au regard des enjeux techniques et financiers, va permettre d’accélérer les efforts engagés afin de préserver sur le long terme le traitement, l’acheminement et l’épuration de ce bien indispensable dans nos vies quotidiennes.
Investir davantage pour accélérer les chantiers
Ces dernières années, les élus d’Alès Agglomération ont dû faire face à diverses augmentations survenues brutalement. Ces augmentations de coûts concernent notamment la réparation des fuites qui a grimpé de 15 %, mais également la hausse de 20 % sur les travaux… À cela s’ajoute une augmentation de 38 % du prix des fournitures. « Mais cela n’est rien comparé à l’explosion du tarif de l’énergie, avec une hausse de 88 % de l’électricité pour les installations d’eau potable et de 111 % de l’électricité pour les installations d’assainissement », pointe Stephan Gay, directeur de la RéAAL et de l’assainissement collectif.
Concomitamment, il est indispensable d’investir davantage : 50 M€ supplémentaires sur 5 ans par rapport au plan initial, afin de permettre la poursuite du renouvellement des conduites fuyardes et vieillissantes, de mettre aux normes les 60 captages, les 73 stations d’épuration ou encore les 70 000 branchements en eau potable et les 55 000 branchements raccordés au réseau d’assainissement.
Ce volume d’investissement représente un effort financier et un défi technique majeur pour la collectivité. Malgré les difficultés, notamment liées à un territoire rural et escarpé, Alès Agglomération a pour ambition d’agir fortement, dès maintenant, pour répondre à cet enjeu majeur qu’est la gestion de l’eau sur son territoire.
« Les abonnés ne s’en rendent pas forcement compte, mais ne pas agir engendrerait une dégradation rapide de la qualité du service : c’est-à-dire des coupures d’alimentation ou des manques d’eau, une eau non potable régulièrement, ou encore la pollution du milieu naturel par le déversement d’eaux usées », assure Stephan Gay.