Perché à 600 mètres d’altitude dans les Cévennes, le Cheylard d’Aujac a des allures de château de conte de fées. Malheureusement, depuis l’apparition d’une brèche et l’effondrement du mur de parement de sa tour ronde en 2019-2020, celle-ci risque de s’écrouler et menace le reste de l’édifice. « Le dossier auprès du Loto du Patrimoine a été déposé au printemps », indique Marlène Léautier, la propriétaire des lieux. « Nous sommes très heureux et reconnaissants d’avoir été choisis, car le château arrive à bout de souffle et a vraiment besoin d’aide ».
Si le montant de la donation sera annoncé en décembre, l’estimation des travaux est déjà connue : 320 000 € seraient nécessaires pour réaliser la conservation d’urgence de cette tour datant du XVIIe siècle.
Une somme qui ne sera certainement pas entièrement versée par le Loto du Patrimoine. « Par exemple, le projet gardois de l’an dernier, qui concernait la tour-pigeonnier du château de Cassagnoles, avait reçu 108 000 € ». Pour compléter la donation du Loto, une cagnotte participative a donc été ouverte pour chaque projet, pour les quatre années à venir (sur le site missionbern.fr). Ainsi, tout le monde peut contribuer à la sauvegarde de ce château, héritage historique des Cévennes.
Continuer à faire vivre le château
« Être sélectionné par le Loto du Patrimoine est boostant ! C’est une reconnaissance extraordinaire envers ce lieu et le travail fourni par les équipes qui le font vivre depuis des années », partage la châtelaine en toute simplicité. Les travaux sont d’autant plus importants, qu’ils permettront de poursuivre les visites guidées, mais aussi la création de projets de reconstitutions. « Nous aimerions développer un archéosite(1) qui reconstituerait des scènes de vie des XVIIe et XVIIIe siècles ». Sollicité pour des tournages de clips ou des longs-métrages, le château s’inscrit de plus en plus dans la tendance du “slow tourisme” ; c’est-à-dire qu’il privilégie la qualité de l’accueil et l’humain, plutôt que la quantité de visiteurs. « Recevoir moins de monde permet de préserver l’authenticité du site », précise Marlène Léautier. Le château d’Aujac compte déjà de nombreux fidèles, car « venir le visiter, c’est assurément vouloir y revenir ».
