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Arcadie devient une Société Coopérative d’Intérêt Collectif, et ça change tout

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Depuis le 1er janvier, l’entreprise de Méjannes-lès-Alès, pionnière des épices et tisanes bio en France, engage un changement profond de sa manière d’entreprendre.

Changement de cap ! Passer d’une société anonyme (SA) à une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), il n’y a qu’un pas pour de petites structures. Mais pour une entreprise de 100 salariés, c’est très rare en France (1). Loin d’être cosmétique, pour Arcadie, cette modification de statut représente l’aboutissement d’un long cheminement : fondée en 1990, l’entreprise revendique depuis ses débuts la volonté « d’influer positivement sur le monde » et « d’expérimenter une nouvelle façon d’entreprendre ». La transformation en SCIC est donc une continuité de ses engagements sociaux et environnementaux, et l’accélération d’un mouvement amorcé depuis plusieurs années avec l’adoption de l’Holacratie en 2017, l’ouverture aux réseaux coopératifs et le travail sur une gouvernance partagée.

Au service de l’utilité sociétale et écologique

Devenir SCIC permet, selon les dirigeants, « de rassembler sur le long terme tous les maillons de la chaîne, du producteur au consommateur, autour d’un même projet d’entreprise ». Salariés, producteurs, clients ou partenaires sont en effet invités à devenir sociétaires, pouvant ainsi porter leur vision du monde et le projet d’Arcadie. L’entreprise, qui “s’appartient à elle-même”, s’affranchit ainsi de la tutelle d’actionnaires externes. Comme l’explique son co-dirigeant, Matthieu Brunet, « si elle a la chance de faire des bénéfices, Arcadie accumule des réserves qui lui appartiennent vraiment ». Mais la transformation vise moins la recherche d’un profit maximal que l’inscription dans un modèle économique vertueux.

Dans un contexte de crise climatique, l’objectif est de mettre l’entreprise au service de l’utilité sociétale et écologique. Ce qui signifie d’orienter durablement ses activités vers un impact positif, que ce soit sur les terres cultivées, les agriculteurs ou les consommateurs.

Ce basculement fait d’Arcadie l’une des rares entreprises françaises de cette taille à adopter le statut SCIC. La société grand-alésienne, qui veut démontrer que le modèle coopératif peut s’appliquer à des PME structurées, et non uniquement à de petites organisations, espère inspirer : « Je suis convaincu qu’il s’agit du statut de l’avenir, le seul qui permettra vraiment aux entreprises de se consacrer pleinement à la transition écologique et sociale », résume Matthieu Brunet.


1 – 71 % des SCIC françaises comptent moins de 10 salariés. Seulement 6 d’entre elles dépassent 250 salariés. Source : étude nationale de la CG Scop, confiée au Labo de l’ESS, menée d’oct. 2024 à sept. 2025.

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