C’était la première piscine du Gard à être construite, avec celle de Nîmes, en 1944. Dans le cadre de sa politique sociale, l’entreprise Pechiney (compagnie Alais-Froges-Camargue) dote alors les ouvriers de logements et d’équipements de loisirs. Gérée ensuite par la municipalité en 1987, c’est l’Agglo d’Alès (Grand Alès, puis Alès Agglomération) qui, dès 2002, reprend le flambeau en acquérant la compétence sur les équipements sportifs.
Son bassin, réalisé avec la pierre bleue des carrières de Rousson a traversé les époques sans la moindre souffrance et a fêté ses 80 ans samedi 31 août. Point de ralliement des familles de Salindres et des alentours de juin à août, la piscine d’été n’en est pas moins un équipement indispensable aux scolaires : « L’apprentissage de la natation est inscrit dans les programmes de l’Éducation nationale, a rappelé Étienne Malachanne, maire de Salindres. Avec le seul mois de juin de disponible pour eux, nous ne pouvons pas tirer le meilleur parti de ce bel équipement… ». Et l’édile de rappeler en élément de comparaison : « Il y a moins de piscines couvertes dans le Gard que dans la seule Agglo de Montpellier ! »
Un projet de couverture pour une utilisation toute au long de l’année
Un déficit interpellant également Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération, qui a fait lancer dès 2021 des études pour la construction d’une nouvelle piscine couverte sur le territoire. « Le centre nautique d’Alès, Le Toboggan, a été construit en 2006 pour une Agglo à 16 communes et 50 000 habitants ; nous sommes aujourd’hui 150 000 habitants…, a-t-il rappelé. Ici à Salindres, la piscine est en bon état et nous avons la possibilité d’optimiser la structure pour proposer une piscine couverte sans avoir à en construire une nouvelle. » Le projet de couverture est à l’étude, avec un coût de déjà 7,5 M€ et un début des travaux projeté au cours du 1er semestre 2026. Les habitants du Nord de l’Agglo, les élèves et les membres de l’Association Sportive Salindroise de Natation dirigée par Stéphan Aimé pourront alors profiter tous les jours de l’année des 6 couloirs de nage homologués, de la fosse à plongeoir, d’un bassin d’apprentissage et d’une vaste plage.
En ces temps de crise, de restrictions budgétaires et d’inflation, c’est un compromis qui apparaît raisonnable pour l’ensemble des élus et associatifs. « Sans parler de la construction, le fonctionnement d’une piscine couverte c’est 1,5 M€ par an et une dizaine d’agents à employer, a tenu à souligner le président d’Alès Agglomération. Beaucoup de collectivités font aujourd’hui le choix de supprimer leurs piscines pour faire économies, jugeant qu’il s’agit d’équipements superflus au quotidien des habitants. Nous pensons le contraire ! Ces lieux servent à faire du sport pour se maintenir en bonne santé, à tisser le lien social et à apprendre aux enfants à nager comme le prévoit le programme scolaire quand le plus grand nombre de décès l’été en Languedoc-Roussillon est à imputer aux noyades ».
