La juridiction alésienne n’est pas une terre inconnue pour la nouvelle présidente. Ancienne magistrate instructrice à Nîmes pendant six ans, puis en charge de l’application des peines dans cette même juridiction pendant plus de trois ans, Céline Simitian a une connaissance aiguisée de la réalité sociale du département du Gard. Nommée à la tête du tribunal judiciaire d’Alès, elle vient remplacer Myriam Bendaoud nommée à Chambéry. « J’ai coutume de dire qu’un magistrat, non seulement il n’est pas coupé de la société comme certains le prétendent, mais au contraire, il fonctionne en son cœur, explique la présidente Simitian. Nous avons une parfaite connaissance des difficultés, mais aussi des atouts des territoires. C’est en ce sens qu’une juridiction de proximité, comme l’est le tribunal d’Alès, est indispensable à la bonne application du droit ».
« Un tribunal à Alès, ça a du sens »
La nouvelle présidente est convaincue de l’importance d’une justice de proximité. « Certains justiciables, venant parfois du Vigan, font une journée de route à pied et en stop pour venir à la rencontre de leur juge. Je ne suis pas sûre qu’ils pourraient faire le trajet jusqu’à Nîmes. Et je ne pense pas qu’on puisse correctement administrer la justice à distance, uniquement à travers le prisme de l’informatique. Un tribunal à Alès, ça a du sens ».
L’expérimentation de nouvelles méthodes
Un tribunal de proximité est également idéal pour expérimenter de nouvelles méthodes visant, par exemple, à régler les conflits familiaux. Ce qui a été fait à Alès il y a quelques années : « Nous disposons d’un arsenal de nouveaux moyens tels que les téléphones “grave danger”, mais aussi de l’éloignement du conjoint violent qui sont des outils précieux dans notre action, mis en place grâce à la collaboration entre les magistrats, les avocats et les associations. »
En ce qui concerne le dossier de construction d’une nouvelle prison, la magistrate espère que le Gard « ne manquera pas cette opportunité. Les conditions de détention de la maison d’arrêt de Nîmes, avec trois détenus par cellule de 9 m2, ne sont pas acceptables. Comment parler de réinsertion à l’issue d’une période de détention traversée dans de telles circonstances ? »
L’activité 2019 en chiffes
L’audience de rentrée du tribunal de justice d’Alès s’est déroulée vendredi 31 janvier. Lors de ce rendez-vous annuel, la coutume veut qu’un bilan chiffré de l’activité de la juridiction soit porté à la connaissance du public.
Le ressort du tribunal de justice d’Alès couvre une population de 184 382 habitants. Les effectifs théoriques attribués à la justice alésiennes sont composés de neuf magistrats du siège, trois magistrats du Parquet, vingt-trois fonctionnaires affectés à l’activité de l’ancien TGI et dix fonctionnaires pour l’ancien TI.
Au cours de son réquisitoire, le Procureur de la République, François Schneider, a brossé un état des lieux de l’activité du Parquet. C’est ainsi que lui et ses deux substituts ont traité 15 303 plaintes, soit une baisse de - 8,86 % par rapport à 2018.
Les CRPC (Comparutions en reconnaissance préalable de culpabilité), appelées “plaider coupable” ; ont bondi de 12,7 % (230), par rapport à l’année précédente.
Enfin le parquet a fait procéder à la saisie de 871 889 € dans le cadre d’affaires délictuelles dont 447 000 € ont été réellement confisqués par la justice.
Tribunal d'Alès
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