Menhirs,­ dolmens­ ou ­gravures :­ cela ­fait­ plus d’un siècle que les chercheurs révèlent régulièrement des preuves irréfutables de l’occupation par l’Homme de la montagne cévenole durant la Préhistoire. Énigmatiques roches gravées des Cévennes est une exposition qui rassemble le résultat actuel­ des­ recherches débutées­ par­ les­ équipes du Groupe Alésien de Recherche Archéologique­ (GARA) ­il­ y­ a plus­ de­ dix ­ans­ sur­ 2 500 roches­ gravées. Familiale, l’exposition propose des animations et énigmes pour faire participer les visiteurs.

« L’imagination de chacun, et surtout des enfants, peut faire émerger différentes interprétations », explique Elisabeth Heberard, présidente du GARA. Après des années de travaux, les chercheurs eux-mêmes ont des questionnements quant aux origines et­ significations de­ ces­ signes ­rupestres : anthropomorphes, cruciformes ou arciformes, les motifs se répètent sur les sites et constituent un ensemble surprenant de cohérence. « Nous ne pouvons pas dater ces gravures de manière précise, mais il y a cette idée qu’elles ont été faites pour l’éternité, poursuit Elisabeth Heberard. Les Hommes les réalisaient peut-être pour communiquer avec les forces naturelles, pour accomplir un rituel ou pour appeler l’eau par exemple ».

L’enjeu de cette exposition, qui restera­ visible ­jusqu’au ­28 j­anvier 2024,­ est de faire connaître ces gravures, mais aussi de sensibiliser les visiteurs à la fragilité de ce patrimoine commun et à la nécessité de sa préservation. Isolés dans le territoire escarpé des Cévennes, les sites observés sont protégés des foules et ne seront pas rendus accessibles au public. « Grâce à une technique, les chercheurs ont pu relever les aspérités des gravures sur des tissus en grandeur nature ». C’est donc l’exposition elle-même qui amène directement au plus près du public ces œuvres qui ont traversé les siècles…