Le département du Gard a connu un épisode cévenol de grande ampleur le 19 septembre, avec des pluies torrentielles – 600 mm d’eau – bloquées sur l’ouest du département.
10 communes d’Alès Agglomération ont été reconnues en état de catastrophe naturelle pour inondations et coulées de boues : Anduze, Boisset-et-Gaujac, Corbès, Générargues, Lézan, Massillargues-Attuech, Ribaute-les-Tavernes, Saint-Jean-du-Gard, Thoiras et Tornac.
Le Gardon est monté de six mètres en à peine deux heures. Routes coupées, maisons, commerces et campings inondés, un bilan matériel lourd, mais aucune victime n’est à déplorer sur Alès Agglomération.
Comme toujours, passé la crue, la rivière est revenue à son niveau le plus bas, laissant un paysage de désolation.
Une vingtaine d’agents dimanche sur le terrain
Dès le lendemain, dimanche 20 septembre, les opérations de nettoyage ont commencé. Alès Agglomération a prêté main-forte aux communes sinistrées en envoyant du personnel des pôles Infrastructures et Environnement urbain (PEU) pour nettoyer et enlever les déchets. « Nous avons mobilisé une vingtaine d’agents aux premières heures de la journée. Notre objectif était de proposer une présence logistique forte et rapide sur le terrain », décrit Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération.
Exceptionnellement, dimanche, les déchèteries d’Anduze et de Thoiras ont ouvert de 9h à 19h, de même que la plateforme à végétaux de Massillargues-Atuech. « Elles sont encore ouvertes aujourd’hui, lundi, qui est normalement jour de fermeture, à leurs horaires habituels (de 9h à 12h et de 14h à 17h) afin d’apporter un maximum d’amplitude à la population et aux services communaux et intercommunaux », développe Gishlain Bavre, directeur du PEU.
Des torrents de boue, mais peu de destruction
Ces équipes ont été renforcées par la présence de deux camions plateau et de deux camions benne de l’Agglo pour faciliter la collecte des encombrants et des ordures ménagères.
Ce lundi 21 septembre, les camions continuaient leurs tournées en dehors de leurs horaires habituels afin d’éviter l’amoncellement de déchets dans les rues d’Anduze.
Enfin, Alès Agglomération a mis à la disposition des municipalités plusieurs bennes, ses tractopelles et ses agents pour le nettoyage des rues, notamment à Anduze, sur les zones de parking et sur le plan de Brie où le torrent a accumulé des tonnes de boue.
Deux hydrocureuses sont également mobilisées pour déboucher les réseaux d’assainissement avant d’autres éventuelles pluies.
« On a assisté à un fort ruissellement de boues. Mais sur Alès Agglomération, il y a eu relativement peu de destruction. Nous aidons au coup par coup également, comme à Lézan où le camping a été rasé, ou comme à Anduze où la boutique de surplus américain nous a demandé de pouvoir étendre sa marchandise dans le hangar de la végèterie », indique Gishlain Bavre.
Si l’épisode cévenol de ce week-end a atteint certains niveaux de 2002, ces crues violentes marquent autant la population que le paysage. Les habitants, les élus et les services des collectivités savent dans ces moments-là faire bloc pour passer l’épreuve au mieux.
En bref
- 9 véhicules mobilisés
- 34 agents mobilisés
- 580 m3 d’encombrants collectés (une vingtaine de bennes)
En détail
- Ouverture des déchèteries d’Anduze et Thoiras ainsi que de la plateforme à végétaux de Massillargues (sites habituellement fermés les dimanches et lundis)
- Déplacement du camion compacteur sur Anduze
- Aide au nettoyage des rues
- Organisation d’une collecte Ordures Ménagères sur les zones sinistrées
- Intervention du Département Nature et Paysage pour l’évacuation des encombrants sortis des caves et habitations inondées
Les ministres sont venus constater les dégâts à Anduze et Saint-Jean-du-Gard
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Barbara Pompili, ministre de l’Écologie, sont venus faire un point sur la situation auprès des forces de secours et des autorités locales ce dimanche 20 septembre à Anduze et à Saint-Jean-du-Gard.
« Merci d’être venu Monsieur le ministre ! » a lancé un Anduzien, tout en poussant la boue hors de son domicile de la rue de l’Écluse, au passage du cortège ministériel.
Au lendemain de la crue du Gardon, venus faire un point sur la situation ce dimanche 20 septembre en fin d’après-midi auprès des forces de secours et des autorités locales, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Barbara Pompili, ministre de l’Écologie, en ont également profité pour rencontrer des sinistrés d’Alès Agglomération.
« On a installé des batardeaux, mais ils ont explosé avec la force de la crue… On s’est sauvé pour se mettre à l’abri, a expliqué aux ministres, la gorge serrée, Pauline Choclain, la propriétaire du restaurant Les Terrasses du Gardon, à Anduze. Tout est dévasté à l’intérieur comme à l’extérieur, il ne reste plus rien ». Un témoignage qui corrobore les images que les membres du Gouvernement ont pu avoir en survolant en hélicoptère Saint-Jean-du-Gard, Thoiras, Corbès et Anduze une heure auparavant.
Les pieds enfoncés dans une fine couche de boue encore présente sur la voirie malgré les premiers nettoyages, les ministres ont assuré leur soutien à la population, aux commerçants et aux élus : « Des aides seront apportées aux collectivités et aux personnes sinistrées, a déclaré Gérald Darmanin. Les communes pourront demander l’état de catastrophe naturelle dès lundi ». « On appelle tous les assureurs à venir vite sur place pour faire les constatations et donner des solutions rapidement. Nous allons tout faire pour que la vie normale puisse reprendre le plus vite possible », a conclu Barbara Pompili avant de filer vers Saint-Jean-du-Gard où les ministres ont notamment pu constater les dégâts sur la voirie et dans les casernes de pompiers et de gendarmerie.
Une crue de 6 mètres dans la vallée des Gardons. Depuis 18 ans et les tristement célèbres inondations du 9 septembre 2002, on n’avait pas vu une telle montée des eaux. Placé en vigilance orange en matinée, puis rouge en début d’après-midi, le département du Gard a connu un épisode cévenol de grande ampleur ce 19 septembre avec des pluies torrentielles – 600 mm d’eau – bloquées sur l’ouest du département.
« D’une rapidité inouïe »
« Le Gardon est monté de 4 mètres en une demi-heure, entre 10h et 10h30 » relate, stupéfait, Michel Ruas, maire de Saint-Jean-du-Gard. Dans l’après-midi, le Gardon affichait la cote de 5,84 mètres, équivalente à celle de 2002. Des habitants ont été évacués, ainsi que les véhicules et les camions qui stationnaient non loin du Gardon, rallye des Camisards (annulé) oblige. Pour autant, un camion et trois voitures sont partis au fil de l’eau…
À Corbès, la maire Monique Crespon-Lhérisson dit avoir vu déferler en cinq minutes, vers midi, une vague haute de six mètres dans le lit du Gardon qui était quasiment à sec. « C’était d’une violence et d’une rapidité inouïes ». Le moulin s’est retrouvé en partie dans l’eau tandis que le pont submersible disparaissant sous les flots déchaînés.
À Anduze, au fil de l’après-midi, l’eau a envahi les bas quartiers de la ville, noyant les commerces du plan de Brie et des rues alentour.
Une crue de 6 mètres dans la vallée des Gardons
24 personnes secourues, 200 mises en sécurité
Le Gardon est monté de six mètres en à peine deux heures. Routes coupées, maisons et campings inondés, tel est le bilan immédiat. Par miracle, Alès Agglomération ne déplore aucune victime, ce qui n’est pas le cas à Pont d’Hérault où une personne est portée disparue. Les 400 pompiers mobilisés ont effectué, sur les vallées de l’Hérault et du Gardon, plus de 400 interventions : sur la Vallée Borgne, 24 personnes ont été secourues, dont 6 par hélicoptère, et 200 personnes ont été mises en sécurité.
Dimanche après-midi, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin et la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili se sont rendus à Anduze et Saint-Jean-du-Gard.