Le théâtre n’ouvre pas au public mais poursuit son travail avec les artistes. Du 4 au 16 janvier, la scène nationale alésienne a accueilli Fanny Soriano et huit de ses compagnons dans le cadre d’une résidence pour la création du spectacle Ether dans le cadre de la 4e Biennale des Arts du Cirque de Marseille. « En février, nous présentons le spectacle à Draguignan, uniquement aux professionnels. C’est une période où se décident les programmations pour la prochaine saison », indique Fanny Soriano. La tournée qui doit suivre reste soumise aux diverses restrictions du moment mais l’artiste est attendue sur la scène alésienne pour l’automne lors de Cirque en Marche, organisé en partenariat avec le Cratère et La Verrerie.
Un monde en métamorphose
L’artiste danseuse et acrobate propose depuis la création de sa compagnie en 2005 une interprétation du monde, un monde en perpétuelle métamorphose. « Je travaille beaucoup sur les relations humaines, le rapport à l’autre et au monde. Le contact est donc essentiel. Certaines scènes de mes spectacles résonnent avec la situation que nous vivons aujourd’hui, cependant les thèmes que j’aborde dans mes créations sont assez intemporels. »
Le chaos est rempli d'espoir parce qu'il annonce une renaissance.
Coline Serreau, cinéaste
Depuis de nombreuses années, Fanny Soriano utilise le parachute comme agrès ainsi que la corde. La chorégraphe a créé tout un système qui lui permet de jouer avec la toile donnant des mises en scènes d’une grande force visuelle entre le plateau et les airs. « J’ai commencé à utiliser le parachute comme décor dans mes premières créations. C’est un bel objet qui se transforme, joue avec la lumière et autorise au spectateur de nombreuses interprétations. Ce rapport à la nature et à la nature humaine est très bien illustré par les mots de Coline Serreau : « Le chaos est rempli d’espoir parce qu’il annonce une renaissance. » », développe Fanny Soriano.
Le monde du spectacle veut revivre
Une renaissance, c’est sans doute ce dont a bien besoin le monde du spectacle, ô combien victime de la crise sanitaire. Terminés les espoirs du Cratère d’ouvrir le 20 janvier, Denis Lafaurie, directeur du théâtre, a annoncé lors des vœux en présentiel, pendant lesquels le goût de l’interdit a été fort apprécié, une non-reprise jusqu’à fin février.
« Bien sûr les choses sont compliquées pour nous, nous survivons grâce à un système qui nous maintient en vie et nous parvenons à continuer de créer en prévision des prochaines saisons. En revanche, pour les compagnies auto-produites, en dehors des radars des grands financeurs, c’est extrêmement difficile », avance Fanny Soriano.
« Vivement que l’on se retrouve » pour de bon, comme il continue de se dire dans les murs du Cratère Théâtre.