Cette année, la cérémonie du 8-mai 1945 avait une teneur particulière puisque trois années de recherches ont permis de retracer l’histoire d’enfants juifs, qui ont été abrités au Mas Jean Laporte, dans le hameau de la Frigoule entre 1942 et 1944. Parmi ces enfants se trouvait Georges Cohen, le catalyseur des recherches entreprises sur cette histoire méconnue et présent à la cérémonie avec sa famille.
Lors de la commémoration, six personnes qui ont contribué à la protection de ces enfants ont été nommées “Citoyen d’honneur” à titre posthume : Zélie et Arthur Corriger, propriétaires et habitants à l’époque du Mas Jean Laporte, représentés par leur petite-fille Françoise Arnal ; André Boisset, alors cantonnier à Saint-Sébastien, représenté par son fils Jean-Claude Boisset ; Edmond Crouzet, alors secrétaire de mairie, représenté par son petit-fils Daniel Issarte ; Émile Gascuel, maire remplaçant de M. Mazel, déporté ; et enfin Adèle Bénuziglio, veuve Cohen, la maman de Georges, qui s’est occupée des enfants juifs réfugiés à la Frigoule pour le compte de l’Œuvre de Secours aux Enfants.
Une plaque mémorielle en leur honneur
À cette occasion, une plaque mémorielle a été dévoilée sur la façade de la mairie. Les noms des personnes honorées y figurent ainsi que les noms des enfants juifs recueillis. Pour que chacun puisse se plonger de ce fragment du passé de la commune, un livret relatant ce pan de l’histoire de Saint-Sébastien a été rédigé et offert au public à l’issue de la cérémonie. Ce recueil retrace la biographie de chaque protagoniste de cette histoire et met également en lumière la vie de ces enfants qui, pour certains, ont été déportés et assassinés dans le camp d’extermination d’Auschwitz.
Le repas républicain qui a suivi la cérémonie et qui a été organisé par l’association Le Saint Seb a rencontré un vif succès. Cette journée de souvenir s’est poursuivie dans la salle du Temple, où plus de 90 personnes ont assisté à une conférence rassemblant Jean-Luc Blanc, pasteur, Pascale Bugat, directrice des Archives départementales du Gard, et Patrick Cabanel, historien et directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études.