« Laisser des tonnes d’olives se perdre chaque année était vraiment triste. Il fallait trouver une solution qui profite à tout le monde », explique Cyril Hazard, co-gérant du Moulin du Mas Miger depuis 2023 et à l’origine de la création de Rés’Olives. En reprenant le moulin de Bagard avec sa femme et son beau-frère, ils ont l’idée originale de créer une base de données de cueilleurs et de propriétaires d’oliviers et de les mettre en relation. « Beaucoup de propriétaires n’ont pas le temps, les moyens ou la santé pour entretenir leurs arbres et en récolter les fruits. Leur permettre de rencontrer des cueilleurs professionnels, mais aussi des étudiants ou des retraités qui apprécient le contact avec la nature et qui souhaitent obtenir leur propre huile d’olive, ça fonctionne ! », ajoute-t-il.
Un réseau ouvert à tous
Dès la première année, Rés’Olives regroupe une trentaine de cueilleurs qui amassent près de dix tonnes de fruits. Pour les rejoindre, il suffit de s’inscrire par téléphone, ou sur le site internet du Moulin du Mas Miger. Le projet est remarqué, à tel point qu’en mai 2025, il est récompensé par Alès Agglomération au concours économique Alès Audace. Avec la dotation, les entrepreneurs investissent dans des peignes vibrants électriques et des filets qu’ils prêtent aux cueilleurs. Après la récolte, le principe de rétribution tripartie 50-25-25 est appliqué. Le cueilleur a deux options : repartir avec 50 % de l’huile d’olive transformée par le moulin à partir des fruits qu’il a récoltés, ou se faire racheter directement les olives par celui-ci. 25 % reviennent au propriétaire des arbres et les 25 % restants, au Moulin du Mas Miger.
L’olive crée du lien social
« Nous sommes sur une terre d’olives, ces fruits font partie de notre patrimoine, il serait dommage d’en oublier la culture », explique le gérant. Au fil des années, de belles histoires d’amitié naissent grâce au réseau qui crée du lien entre personnes de tous âges et tous horizons. « Il arrive souvent que les cueilleurs et les propriétaires d’arbres se revoient à chaque récolte, et même en dehors. C’est un cercle vertueux, autant pour le terroir que pour ceux qui l’habitent », glisse fièrement Cyril Hazard.
