Trois ouvrages, trois façons de redécouvrir André Chamson. C’est ce que proposent les éditions Alcide cet été. Né à Nîmes en 1900, diplômé de l’École des chartes, engagé dans la résistance, André Chamson mène sa carrière d’écrivain après-guerre. Son écriture, d’un français classique et précis, sa langue sobre, sans fioritures ni emphase, posent sur la condition humaine un regard d’une acuité qui trouve une étonnante résonance au XXIe siècle.
Commençons par Roux le bandit, le premier roman d’André Chamson, l’histoire d’une résistance pacifique dans les montagnes cévenoles écrite en 1925, dans un contexte de nationalismes exacerbés. Il aborde les thèmes de la liberté de conscience et de l’engagement, dans la lignée et dans la mémoire de ses ancêtres camisards. « Ce livre est un acte courageux, le marqueur de l’engagement d’un homme », estime Yann Cruvellier, directeur des éditions Alcides.
- Roux le bandit, 144 pages, 10 €
Dans Les hommes de la route, André Chamson racontait en 1927 l’histoire d’un premier exode rural en posant, à travers une galerie de personnages attachants, la question du choix de vie : vaut-il mieux être paysan pauvre, mais “chez soi”, ou alimenter un salariat un peu moins modeste, mais soumis à la volonté d’autrui ? « Le contexte a certes changé, le roman est presque centenaire, mais la question résonne étrangement dans l’actualité, décrit Yann Cruvellier, avec une partie de la population paupérisée et un sens du travail remis en question comme jamais depuis quelques dizaines d’années… »
- Les hommes de la route, 225 pages, 12 €
Le chiffre de nos jours est l’autobiographie romancée de son enfance parue en 1954, celle d’un garçon hyperactif et hypocondriaque qui a grandi entre Alès et Le Vigan au milieu d’une famille pour le moins originale. André Chamson y raconte ses baignades dans le Gardon, les premières voitures, les bagarres entre « l’école de tout le monde » et celle des « frères ». « L’auteur est hypermnesique, sans pitié pour lui-même, et il nous comble avec un fourmillement de détails qui font la saveur du récit », apprécie Yann Cruvellier. Un vrai livre de vacances en somme, qui se feuillette avec délectation…
- Le chiffre de nos jours, 480 pages, 21,50 €