En cette matinée du 24 septembre, il n’aura fallu que quelques sollicitations du démarreur pour que la mécanique du nouveau prototype LMP3 s’ébroue. « Nous l’avons terminé ce matin », révèle Yann Belhomme, directeur de l’entreprise implantée sur le Pôle Mécanique d’Alès, les yeux rougis par une nuit de travail.

Au volant, pour cet essai inaugural, c’est l’Alésien Romain Dumas, pilote de l’écurie lors des 24 Heures du Mans 2019, qui est venu apporter son avis et son expérience au chevet de la nouvelle née. « Le premier roulage c’est très important. D’emblée, on peut dire si le projet est bien ou mal né. Et le fait que je demande où en étaient mes temps après à peine une dizaine de tours et quelques ajustages sur les réglages est plutôt significatif », révélait le triple vainqueur des 24 Heures du Mans.

Ce projet a débuté sur le papier, en janvier dernier. Il s’agissait pour Duqueine,  de répondre au cahier des charges imposé aux nouvelles LMP3 dans le cadre du championnat d’Europe d’endurance 2020. « Nous avons beaucoup travaillé sur l’aérodynamique, mais aussi sur les éléments de la voiture qui vont être sollicités par l’augmentation de 40 CV de la puissance du moteur », précise Yann Belhomme.

Sur tous les circuits du monde dès 2021

Après cette première étape, la voiture satisfera dans quelques jours à l’homologation par la Fédération Internationale de l’Automobile. 

Cette auto, baptisée Duqueine D08, est en cours de commercialisation. Elle s’affiche au catalogue, au prix de 239 000 hors taxes. Une dizaine de commandes est déjà parvenue chez le constructeur. Les voitures seront toutes produites dans les ateliers du Pôle Mécanique.

En 2020, les LMP3 nouvelle génération n’apparaîtront que sur les circuits européens. « Mais en 2021, elles seront sur les courses d’endurance du monde entier », précise Yann Belhomme. Ce qui impliquera pour l’entreprise de poursuivre son développement en interne en recrutant notamment de nouveaux collaborateurs.,