Retenu parmi 800 autres dossiers de recherche, celui de Noëllie Gay a reçu le prix de la Fondation L’Oréal et l’UNESCO pour les Femmes et la Science, dans la catégorie “Écologie et Environnement”.
Cette distinction, remise le 8 octobre au Muséum d’Histoire naturelle de Paris, est venue récompenser une série de travaux sur un sujet d’actualité : “La résistance aux antibiotiques, en passe de devenir la première cause de mortalité mondiale ?”. « Sincèrement, je ne m’y attendais pas du tout… Ce prix est vraiment très important, car il a été visé par les membres de l’Académie de Sciences », commente la scientifique alésienne, encore sur son petit nuage.
De J.-B.D. à Madagascar
Après avoir parcouru le monde, les parents de Noëllie se sont installés à Alès où la jeune fille a suivi sa scolarité. D’abord à l’école Romain-Rolland, puis au collège Daudet et enfin au lycée Jean-Baptiste Dumas où elle a passé un baccalauréat en économie. « Mes professeurs jugeaient que mon niveau en mathématiques était insuffisant pour tenter un Bac S », sourit encore la toute récente docteure en sciences.
Dans cet établissement, Noëllie s’est fait des amis venant de toute l’agglomération : « J’allais souvent leur rendre visite à Génolhac ou à Saint-Ambroix et c’est comme ça que j’ai appris à aimer les Cévennes et à m’intéresser à la faune et à la flore que j’observais lors de balades ».
La recherche au plus près des populations
Parallèlement à ses études universitaires suivies à Montpellier, la jeune femme de 30 ans a pu forger son métier au plus près des populations. « C’est une part indispensable de la recherche. On ne peut pas mener ce type de recherches en étant détaché de la réalité du terrain », analyse-t-elle. C’est à Madagascar, où les populations agricoles vivent à proximité de leurs animaux, que l’Alésienne a mené les travaux pour lesquels elle a été récompensée. L’objectif de ses recherches est d’assurer une transition entre science fondamentale et épidémiologique dans les domaines des maladies infectieuses et de l’émergence de la résistance aux antibiotiques.
Après la remise du prix L’Oréal, accompagné d’un chèque de 15 000 €, Noëllie Gay , doctorat en poche, se met en quête « d’une équipe qui m’intégrerait dans un projet de recherches, probablement en Océanie ou en Asie ». Auparavant, elle a fait un détour par Alès pour venir embrasser sa famille, « dans une ville où je me sens vraiment bien ».