« L’hostie ! L’hostie ! C’est bien des histoires pour un biscuit sec ! L’hostie, tu l’avales et tu penses à rien. Et si tu veux pas l’avaler, tu la recraches sur le chemin. Ça mérite pas une guerre. » Élise Bonnal est cette mère pragmatique qui, déjà dans le premier opus, faisait face, déconcertée, aux affres du basculement dans la révolte des Protestants. Trois mois après, c’est au cœur de la guerre ⁽¹⁾, cette fois, que les spectateurs la retrouveront. Pour elle, la femme mesurée, dépenser son sang pour ce que l’on croit juste est devenu la seule raison de vivre… Après avoir perdu son mari et son fils aîné, c’est en proie à une colère inapaisable qu’elle va tenter de libérer son dernier fils, condamné à mort pour avoir prophétisé, « même si c’est perdu d’avance ».

Dix-sept ans après La Nuit des Camisards (140 représentations entre 2008 et 2018), l’auteur Lionnel Astier revient sur le devant de la scène en Cévennes pour proposer une suite cet été : Élise, la colère de Dieu. Sur un texte fort, engagé, mais aussi moderne, ce sont vingt-deux comédiens de la compagnie du Zinc Théâtre, dirigés par Gilbert Rouvière, qui ont à charge d’incarner les personnages précipités dans le chaos de l’Histoire. « Avec cette pièce, le théâtre revient à son rôle originel, celui de la Grèce Antique, d’être un regard critique sur la société dans laquelle nous vivons, présente Lionnel Astier. Violences d’État, violences religieuses ou migrants sont des thèmes qui occupent notre actualité. Élise, l’héroïne, est finalement une femme hors époque ; une femme qui pense que la guerre mange les enfants et qui refuse de survivre à eux ». L’auteur concède avoir mis plus de fiction au cœur du contexte historique réel, donnant à voir une proposition très contemporaine, « et parfois assez fantastique, avec des songes presque shakespeariens », décrit Gilbert Rouvière, qui évoque par ailleurs « un texte puissant », « haut en intensité », qui « devrait captiver le public ».