Imaginer des cygneaux naviguer dans le plan d’eau du Gardon, en plein centre-ville d’Alès, dans le sillage des mouvements de leur maman, en ravissait plus d’un… Un espoir né au moment de l’annonce de la ponte de cinq œufs issus du couple de cygnes noirs ayant élu domicile au pied du pont Vieux.
Hélas, à la fin de l’hiver, c’est probablement un chien errant qui a attaqué mortellement le cygne mâle. Une attaque fatale qui aura sans doute aussi coûté la vie à la couvée : malgré ses efforts désespérés, la jeune femelle esseulée de tout juste deux ans n’est pas arrivée, faute de compagnon pour la relayer auprès des œufs, à mener à bien sa mission.
50 jours de couvée infructueuse
Lundi 19 avril au matin, Vincent Ravel, ingénieur hydraulique d’Alès Agglomération, qui suivait l’histoire au quotidien, a dû se résoudre à retirer les œufs du nid. « La femelle est épuisée et très affaiblie. Les œufs ont été pondus il y a cinquante jours. L’éclosion aurait dû intervenir depuis plusieurs jours. Il faut mettre un terme au supplice de l’oiseau qui a du mal à s’alimenter depuis qu’elle couve », a reconnu, attristé, l’ingénieur.
C’est donc sous le regard de quelques badauds que l’opération de retrait des œufs a été réalisée sans heurt. « Il n’y a aucun regret à avoir, les œufs sont froids et n’auraient jamais éclos », a constaté Vincent Ravel.
Désormais, la municipalité d’Alès se met en quête d’un autre mâle pour procurer un compagnon à la femelle, en vue d’une nouvelle couvaison. « Dans le milieu naturel, rien n’est systématique. Quand nous trouverons un autre cygne noir mâle, il faudra espérer que la femelle veuille bien de lui », avertit Vincent Ravel.