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Les mille et une couleurs de la cathédrale d’Alès

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Une palette insoupçonnée de couleurs se dévoile sous le travail des restaurateurs des décors du monument alésien.

Vous n’en croirez pas vos yeux ! Lorsque vous pénétrerez dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste d’Alès en 2020, vous serez sans doute éblouis. Éblouis par la luminosité des décors datant du XIXe siècle, en cours de restauration depuis octobre 2018. Les gris sont beiges ; le bleu nuit est flamboyant ; le cuivre, vert d’oxydation, a la couleur de l’or ; les étoiles de la voûte brillent d’un jaune étincelant.

Les décorateurs spécialisés sont actuellement en train de restaurer 7000 m2 de peintures murales, d’aplats de couleur, de trompe-l’oeil et de décorations florales.

170 ans de poussière

Les enduits à la chaux de la cathédrale alésienne sont de véritables éponges à poussière. « Depuis 1845, les décors ont subi de nombreuses dégradations : les particules de charbon des mines, l’utilisation de chauffage au gaz, l’humidité et les fortes variations de température, tout cela contribue à salir les murs », justifie Metin Aslanhan, responsable d’une équipe de quinze personnes de l’atelier parisien Mériguet-Carrère.

Grâce au simple nettoyage, les murs ont récupéré 50 % de luminosité. Mais il ne s’agit pas seulement de restaurer l’aspect chromatique des peintures : les décorateurs éliminent également les sels solubles détériorant le support et la couche picturale elle-même, grâce à des films de papier japon ou des compresses d’eau distillée. « Le retrait de la saleté s’effectue avec un produit chimique. Nous utilisons aussi des outils plus fins pour les parties les plus fragiles, comme des scalpels et des pinceaux. »

Une restitution fidèle des décors d’origine

Mais qu’en est-il de l’aspect définitif de l’ensemble des murs ? « Le but d’une restauration n’est pas de refaire la totalité des décors à neuf. Ça n’aurait aucun intérêt. Nous conservons tout ce qui peut l’être, puis nous recréons les parties manquantes d’un décor à partir du modèle », détaille le décorateur.

Un protocole de conservation est en cours d’établissement afin de déterminer si les parties récentes seront intégrées à des décors anciens non restaurés, auquel cas le public pourra les différencier des peintures d’origine. Ou si l’ensemble aura la même teinte afin de réaliser un décor totalement unifié. Réponse en 2020.

Des décors cachés


En retirant les peintures au plomb sur le bas des piliers de l’édifice, les ouvriers ont découvert des inscriptions dont l’état de conservation est tout à fait surprenant.

Certains de ces décors seront conservés tels quels et placés sous vitre afin d’apprécier leur état d’origine.

 

© studio Guichard
© studio Guichard
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