Du point de vue de l’approvisionnement, chacun vit la période un peu différemment. Si Karim Mezghenna commercialise surtout des fruits et légumes locaux, provenant notamment de la Prairie, la Poissonnerie Sétoise ne peut compter, pour l’heure, que sur la criée du Grau-du-Roi. « Et encore, elle ne fonctionne pas tous les jours… », soupire Perrine, la vendeuse. Alors que le poisson d’Atlantique arrive au compte-gouttes, celui de la Méditerranée n’est pas présent en volume suffisant pour répondre aux besoins habituels.

Malgré la difficulté de rester ouverts, malgré la difficulté d’approvisionner les étals, les commerçants des Halles de l’Abbaye restent positifs : leur présence est véritablement salvatrice pour bon nombre de personnes âgées habitant dans les environs et qui sont de plus en plus inquiètes à l’idée de sortir de leur logement ou de fréquenter un supermarché. De nouveaux clients apparaissent même : « Si cette crise permet à des gens qui ne franchissaient jamais la porte d’apprécier la qualité de ce marché et de nos services, nous n’aurons pas tout perdu... », tente de relativiser Karim Mezghenna.