Mais nul besoin d’être un spécialiste pour profiter du spectacle qui se joue actuellement. Sur 1,5 hectare, une symphonie de rouges, de blancs, de roses ou de pourpres se disputent les premiers rayons du soleil printanier. Avec leurs pétales ourlés, striés, veinés, frangés, nacrés, paéoniformes (semblables à une pivoine), en forme de tulipe ou de rose ancienne, les fleurs vont se succéder inlassablement jusqu’aux alentours du 15 mai, déposant au sol un tapis soyeux coloré au fil de la saison. « Actuellement, il y a jusqu’à quatre mille fleurs en même temps sur certains sujets », décrit Marine Domingues, jardinière du parc, pour souligner le feu d’artifice de couleurs.

Tout au long des allées bordées d’un millier d’azalées, vous pourrez admirer le camellia “Alba Plena” (le camellia blanc préféré de Coco Chanel qui le portait à sa boutonnière), le camellia “pleureur” (aussi étonnant que rare), le camellia “Campari” (qui présente une fleur double imbriquée) ou encore le camellia “Désiré” (star du parc avec ses fleurs de 17 centimètres de diamètre). Puis en rentrant dans le “bois des camellias”, vous passerez devant le “Camellia d’Alès” (fleur semi-double, rose ardent et soyeuse), puis le “Camellia Général Leclerc” (rouge foncé à reflets moirés), avant de vous rapprocher des arbustes les plus anciens de la collection, largement centenaires. « Ceux-ci offrent chaque année une importante semence que nous récoltons au mois d’octobre et qui fait certainement du parc floral de la Prairie le premier parc semencier français, dévoile Bernard Pical. Cette richesse a permis la création jusqu’à présent d’une soixantaine de variétés de camellias hybrides, et donc tout à fait uniques en Europe ».