Les dommages causés par le gel tardif sur les vignes sont considérables. Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération, s’est rendu vendredi 9 avril à Lézan pour constater l’ampleur des dégâts.
Les viticulteurs gardois garderont en mémoire la nuit du 7 au 8 avril comme étant une nuit de cauchemar : « J’ai commencé à regarder le thermomètre vers 2h du matin. Et jusqu’au levé du soleil les températures n’ont fait que chuter, témoigne un exploitant de Lézan encore sous le coup de l’émotion. Arrivé à – 6°C, j’ai compris que la récolte était fichue… »
Cette vague de froid brutale et tardive constitue un véritable coup de poignard pour la profession, alors que les bourgeons, porteurs de la totalité de la future récolte, venaient tout juste d’éclore à la faveur d’une semaine printanière. Dans ce contexte de crise aigüe, Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération, a voulu rencontrer sans tarder quelques vignerons et des maires des communes viticoles du territoire. La rencontre s’est déroulée vendredi 9 avril, devant la mairie de Lézan, avant de se poursuivre au cœur du vignoble.
Un message au Premier ministre
« Je suis tout d’abord venu vous écouter et surtout recueillir vos requêtes », a expliqué Christophe Rivenq. Ce dernier va d’ailleurs, sans délai, adresser un message au Premier ministre, Jean Castex, pour lui faire part du désarroi des viticulteurs grand-alésiens. « Mais il va falloir aller plus loin en structurant vos demandes, en recueillant toutes vos suggestions. Je les relaierai auprès du Gouvernement, mais aussi auprès de la présidente de la Région, Carole Delga, et de tout autre organisme utile afin d’obtenir les soutiens dont vous allez avoir besoin », insiste Christophe Rivenq.
Des pertes atteignant 100% de la récolte
Car, si les viticulteurs voient arriver une saison blanche en terme de revenus, les dépenses vont continuer à courir. « Il nous faudra travailler dans les vignes pour apporter de l’engrais, pour les protéger contre les maladies, même si nous savons que la récolte sera très faible, voire nulle pour beaucoup. Certains d’entre nous pourraient ne pas s’en relever », s’inquiète un viticulteur auprès du président d’Alès Agglomération.
« Je pense que, sur les trois millions d’hectolitres habituellement produits par les viticulteurs gardois, nous atteindrons péniblement 1,5 million à l’issue des vendanges », estime, prudent, Vincent Trouillas, le président de la cave coopérative de Saint-Maurice-de-Cazevieille.
La Chambre d’Agriculture a commencé l’inventaire. Certains professionnels, avancent quelques chiffres : 30 %, 70 %, voire 100 % de pertes sont relevés au gré des exploitations. Le constat s’annonce cruel…
Le maire de Lézan, Eric Toreilles, en appelle à « une union sacrée de tous les élus pour aider notre profession à sortir de cette situation ». Frédéric Gras, maire de Saint-Césaire-de-Gauzignan, renchérit en rappelant que, « au delà des viticulteurs et de leurs familles, c’est toute une filière gravitant autour de la vigne qui sera fortement ébranlée si les exploitations ne sont pas soutenues ».
Très attentif aux remarques qui lui étaient adressées, mais aussi manifestement touché en observant les stigmates du froid sur les souches à peine sorties de l’hiver, Christophe Rivenq a affiché sa volonté d’apporter, au nom d’Alès Agglomération, un soutien très présent auprès de la filière viticole locale.
Le travail ne fait que commencer.
