L’alimentation est au cœur des débats et du devenir des territoires, car elle est autant liée aux enjeux économiques que sociétaux. « Pour vivre bien, il faut bien manger », a déclaré Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération, en préambule d’une conférence de presse organisée le 9 avril pour annoncer la récente labellisation du Plan alimentaire territorial (PAT) d’Alès Agglomération par le ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture, comme onze autres en Occitanie.
Le PAT doit apporter une réponse aux enjeux d’une alimentation locale et de qualité, soucieuse du rôle des agriculteurs sur le territoire. Il doit également présenter un volet sur la santé, l’éducation ou la précarité alimentaire.
Soutien aux paysans et co-construction avec la population
Selon une étude réalisée par l’Agreste (service de la statistique et de la prospective du Ministère de l’Agriculture), la moyenne d’âge des agriculteurs était de 52 ans en 2016 (plus 7 points par rapport à 2011). Dans les petites exploitations, plus de la moitié des chefs d’entreprise ont 60 ans… La volonté pour les élus cévenols d’offrir à la population une alimentation en circuit court, accessible à tous, commence donc par le soutien à la filière agricole et à l’installation de jeunes paysans.
Mais le projet de PAT d’Alès Agglomération se veut bien plus large : « Les dix élus du comité de pilotage ne veulent pas imposer dans ce plan leur vision ou leurs solutions à apporter… Ils soutiennent une démarche citoyenne », a indiqué Sylvain André, maire de Cendras, conseiller communautaire délégué à la charte alimentaire. C’est pourquoi déjà 30 structures associatives et institutionnelles sont associées au projet. « Les concertations avec la population et nos premiers partenaires ont dévoilé la grande diversité du territoire, aussi bien d’un point de vue géographique que social », a révélé Aurélie Génolher, maire de Massillargues-Atuech, vice-présidente d’Alès Agglomération déléguée à l’alimentation. Cette dernière s’appuie sur un questionnaire lancé fin 2020 et auquel 2 200 Grands-Alésiens ont répondu.
Les premières actions sont déjà programmées. Des formations “Alimentation Santé Précarité” vont être dispensées aux élus et professionnels de santé en partenariat avec Reseda. Côté agriculture, de nouvelles surfaces vont développer les plantes aromatiques ; les micro-filières cévenoles vont être soutenues, ainsi que les céréales en plaine. Enfin, grand enjeu de demain, l’éducation à l’alimentation pour les enfants sera renforcée dans le cadre de la Semaine du Goût.