Le cargo à voiles d’Arcadie voguera sur les mers d’ici 2027

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L’entreprise basée à Méjannes-lès-Alès porte ce projet vertueux pour importer ses épices de Madagascar et, plus généralement, pour révolutionner le transport maritime de marchandises.

« C’est l’aboutissement d’un peu plus de quatre ans de travail qui se profile ! » Matthieu Brunet, l’un des co-dirigeants d’Arcadie, entreprise spécialisée dans les herbes, épices et thés bio, a le sourire aux lèvres en parlant du projet de cargo à voiles dans lequel l’entreprise de Méjannes-lès-Alès a investi. Officiellement annoncé en novembre 2022 à l’occasion du lancement d’une campagne de financement participatif, l’idée se concrétise enfin en ce début d’année : « Si tout se passe comme prévu, la construction doit débuter dans quelques semaines, mi-mars, dès que nous recevrons la garantie bancaire, et la mise à l’eau aura lieu en 2027 », détaille Matthieu Brunet.

D’un montant de 28,5 M€, ce navire est financé à 80 % par un emprunt. Les 20 % restant, soit 5,7 M€, sont partagés par Arcadie (2 M€) et les quelque 1 600 sociétaires qui ont rejoint l’aventure.

Mais au-delà de l’aspect financier, Matthieu Brunet insiste sur les intérêts de rejoindre la coopérative Windcoop, co-fondée par Arcadie, Zéphyr & Borée et Enercoop : « 80 à 90 % de tous les produits que nous achetons aujourd’hui ont été transportés par bateau. Aujourd’hui, on ne connaît pas les conditions de ces transports : quid de l’état des bateaux, du conditionnement des marchandises ou encore du bien-être des marins ? Participer à ce projet, c’est aussi se réapproprier le transport maritime. »

Un bilan carbone divisé par trois

Avec son cargo poussé par un système à voile innovant, Arcadie prévoit de relier Marseille à Madagascar pour importer ses épices en quatre semaines, à une vitesse moyenne de 9 nœuds. « C’est une route qui n’est pas la plus adaptée au transport à voile ; dans certaines zones, les vents sont très faibles. Malgré cela, nous utiliserons les voiles 60 % du temps, permettant de diviser par trois le bilan carbone par rapport à un transport maritime classique », poursuit Matthieu Brunet.

Ce cargo de 90 mètres de long et pouvant accueillir 220 conteneurs va ainsi permettre à Arcadie de ramener ses épices de l’île, mais aussi de transporter diverses marchandises : « Nous n’utiliserons pas plus que 2 % du volume total disponible. Nous avons donc déjà des entreprises pour qui nous ramènerons des épices, du chocolat, des fruits et légumes, comme des haricots verts, des crevettes bio, ainsi que divers produits manufacturés. Nous nous interdisons le transport de pesticides ou de tout produit “dangereux”. »

Pour rejoindre le projet : www.wind.coop

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