La ville d’Alès compte près de 6 000 avaloirs pour la gestion des eaux de pluie. Ils sont facilement reconnaissables : ce sont les grilles en fonte situées sur la chaussée ou le long des trottoirs. Le dispositif permet de récupérer les eaux de ruissellement. Ils sont entretenus une fois par an en périphérie urbaine et deux fois par an dans le centre-ville.
Comprendre l’utilité et le fonctionnement des avaloirs est essentiel pour deux raisons, et pas des moindres : d’abord, la propreté des systèmes d’évacuation des eaux de ruissellement permet de prévenir des inondations. Logique. Ensuite, en cas de surcharge du réseau, lors d’un épisode cévenol par exemple, les déversoirs d’orage du centre-ville d’Alès rejettent les eaux directement dans le Gardon. La question est donc également environnementale.
« Jette-toi dans l’égout, t’arrives direct dans la Seine », ou dans le Gardon
Comme le chantait déjà en 1991 le rappeur MC Solaar dans Bouge de là, « Jette-toi dans l’égout, t’arrives direct dans la Seine ». Autrement dit, tout ce que l’on jette dans les égouts peut finir dans le milieu naturel, en l’occurrence un fleuve ou une rivière. Le réseau de gestion des eaux pluviales de la Ville d’Alès, comme celui de Paris, n’est pas le même dans tous les quartiers. « En centre-ville, il s’agit d’un réseau dit “unitaire”, c’est-à-dire que les eaux usées, l’assainissement plus communément appelés les égouts, et les eaux de pluie passent par le même système et sont traitées par une station d’épuration », explique Christian Foulc, du service Réseaux du pôle Infrastructures. À chaque nettoyage des avaloirs, près de dix tonnes de déchets sont collectées par les services de la Mairie !
« Dans le lot, nous prélevons des déchets naturels, comme des végétaux ou des graviers, mais également des déchets de consommation courante, comme des téléphones, des chaussures, des enjoliveurs de voiture, ... », indique Christian Foulc. Cette pollution peut, dans certaines conditions, se retrouver ensuite dans le Gardon à cause des déversoirs d’orage (lire l’encadré ci-dessous).
Dans les rues de la ville, “Ici commence le Gardon”
Les déversoirs d’orage sont des sortes de soupapes de sécurité du réseau d’assainissement unitaire. Ils sont repérables au niveau du mur de l’avenue Carnot. Lors de fortes pluies, le réseau unitaire, où se rejoignent eaux usées et eaux de pluie en direction de la station d’épuration, n’est plus en mesure de supporter la quantité d’eau. Le trop-plein est alors évacué par des déversoirs en amont de la station d’épuration, directement dans le Gardon.
Afin de sensibiliser la population à ces pollutions inévitables, une cinquantaine de pastilles en fonte estampillées “Ici commence le Gardon – Ne rien jeter, merci” a été placée au niveau des grilles de sol des avaloirs en cœur de ville et aux abords des écoles.
Les égouts ne sont pas des poubelles. Ne rien jeter dans les avaloirs de la ville, c’est à la fois prévenir des inondations, car certains déchets obstruent les réseaux, et c’est également limiter les pollutions inhérentes aux fortes pluies.
D’ailleurs, rapprochez-vous des Ambassadeurs de la propreté d’Alès Agglomération : des distributions de cendriers de poche permettent de ne plus jeter ses mégots au sol ; une pollution dont on mesure assez mal la gravité, mais un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau.
Des interventions en ville jusqu’au 18 septembre
Deux hydrocureuses, des camions utilisés spécifiquement pour le nettoyage de la voirie, et une équipe d’agents municipaux arpentent depuis le 7 septembre et jusqu’au 18 les rues du centre-ville pour nettoyer les mille avaloirs.
La circulation est maintenue lors de cette opération, donc soyez vigilants et patients si vous croisez les agents de voirie.