Née en octobre 2009, l’association Ailba (Association des Infirmiers Libéraux du Bassin Alésien) est riche de 150 adhérents.
Elle fédère ces professionnels de santé, souvent isolés. « On se téléphone, parfois on se croise en voiture, mais se réunir au sein d’une association a permis d’évoquer les difficultés rencontrées par les uns et les autres et d’évoluer ensemble. Au point de devenir un interlocuteur reconnu par les autorités comme l’Agence Régionale de Santé ou la Caisse d’Assurance maladie », observe Dominique Jakovenko, infirmier libéral et président de l’association Ailba.
Parer la désertification médicale
En début d’année, les aide-soignants cévenols ont mis en place un nouvel outil qui pourrait en partie bouleverser l’exercice des professions de santé : la téléconsultation infirmière libérale.
L’expérimentation est lancée sur le territoire alésien avec la participation d’une dizaine d’infirmiers membre d’Ailba. Le dispositif place l’infirmier au centre de la consultation : il fait le lien entre le praticien, l’EHPAD (maison de retraite) ou l’établissement MCO (Médecine Chirurgie Obstétrique). « La téléconsultation fait appel aux compétences des infirmiers qui s’en trouveront ainsi valorisées. »
Les bilans cliniques qu’ils réalisent permettent ensuite au médecin de prendre une décision médicale. « Cette collaboration évite de nombreux déplacements aux médecins dont les journées sont très remplies et désengorge les cabinets. Cela facilite donc l’accès aux soins dans les déserts médicaux, mais aussi dans les zones tendues comme c’est le cas en Cévennes », souligne Dominique Jakovenko. « Cette téléconsultation est l’application concrète de l’exercice coordonné de la médecine, prôné par le Gouvernement. Et c’est ainsi une première que nous lançons à Alès », conclut assez fièrement le président d’Ailba.