Vitre baissée, attestation de déplacement dérogatoire tendue de la main, les automobilistes passent avec bienveillance les points de contrôle que la police municipale d’Alès met en place tous les jours aux quatre coins de la ville. Depuis le 17 mars, des mesures de confinement restreignent les déplacements pour lutter contre la propagation du coronavirus COVID-19.
Les quarante agents de la police municipale d’Alès sont donc mobilisés et, par équipages de cinq, ils effectuent des roulements tous jours, 20h/24. « Nos missions se sont adaptées en priorité aux opérations liées à la crise sanitaire : le contrôle des déplacements et la protection des biens et des personnes », décrit Fabrice Brouillet, responsable adjoint de la police municipale d’Alès.
N'encombrez pas les lignes téléphoniques du SAMU
Pour toute information générale sur le coronavirus, le numéro vert national est accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 au 0 800 130 000
Si vous avez des signes évoquant le coronavirus (fièvre, maux de tête, fatigue, toux et maux de gorge, courbatures ou gène respiratoire), avant tout déplacement vers un cabinet médical ou vers un service d’urgence, appelez le SAMU au 15 (appels réservés aux personnes malades).
8 300 contrôles routiers en deux semaines
Veiller au bon respect du confinement est une mission essentielle en cette période de pandémie. Matins et après-midis, les policiers municipaux établissent des points de vérification des attestations de déplacement dérogatoires. Un travail qui est aussi mené en renfort de la police nationale trois heures par jour. 3 710 personnes ont été contrôlées la première semaine, 4 590 la deuxième semaine, « nous essayons maintenant de maintenir un rythme d’environ 800 contrôles par jour », indique Fabrice Brouillet. Automobilistes et piétons sont concernés.
« La mesure de restriction des déplacements est contraignante, mais nous ressentons vraiment que les gens jouent le jeu et qu’ils comprennent notre action. Mieux, ils nous soutiennent et ont souvent un petit mot d’encouragement. » Seulement 101 verbalisations ont été dressées en deux semaines, soit à peine plus de 1 % des automobilistes et piétons contrôlés… « Dans la très grande majorité, les gens présentent spontanément leurs papiers, sans essayer de resquiller ou de trouver des alibis farfelus. En contrepartie, nous faisons preuve de beaucoup de discernement. Par exemple, quand une personne doit aller faire ses courses, nous sommes bien conscients que parfois ça prend plus d’une heure en ce moment… »
Malgré tout, les policiers municipaux d’Alès doivent encore faire feu de pédagogie, notamment auprès de certaines personnes âgées qui ont du mal à comprendre l’utilité de remplir une attestation, chaque jour, pour chaque sortie… « Globalement, le bilan est très positif, tempère Fabrice Brouillet, une seule interpellation a pour l’instant été nécessaire ».
Faciliter le travail des soignants et des personnels de secours
Les directives du maire d’Alès à sa police ont par ailleurs été claires : « Il faut faciliter au maximum le travail des soignants et des personnels de secours », a demandé Max Roustan. Outre le fait de simplifier les déplacements des infirmiers, ambulanciers ou pompiers sur les routes, les agents déploient aussi leurs forces pour escorter les transports de matériel médical dans les officines ou les établissements de santé. Ils assurent également une surveillance renforcée du parking du centre hospitalier d’Alès pour prévenir les bris de glace sur les voitures des infirmiers. « Il faut bien comprendre que dans une voiture d’infirmier, il n’y a pas de masques à voler… Eux non plus ils n’ont pas de stock et le peu de masques qu’ils ont, ils les portent ! » s’exaspère Dominique Jakovenko, président de l’Association des infirmiers libéraux du bassin alésien.
Une surveillance renforcée des commerces fermés
Une autre conséquence du confinement est la fermeture d’un grand nombre d’entreprises et de commerces. En s’appuyant sur son réseau de vidéo-protection maillant les quartiers d’Alès, la police municipale a activé un dispositif spécial de surveillance des locaux commerciaux fermés : les fonctionnaires assermentés du Centre Superviseur Urbain d’Alès, où converge le flot d’images 24h/24, sont en liaison radio avec les policiers municipaux en îlotage sur la voie publique.
En outre, ces vidéos permettent à la police municipale d’Alès de poursuivre ses opérations de réquisitions judiciaires avec la police nationale, la gendarmerie et les brigades de recherche : « L’état de crise sanitaire ne nous dispense pas d’assurer nos missions habituelles », confirme Fabrice Brouillet. Les agents exercent ainsi quotidiennement, en parallèle, des actions de lutte contre l’insécurité et la délinquance, ainsi que la mise en place de toutes sortes de dispositifs de sécurité, comme récemment à La Poste (avenue du général de Gaulle) qu’il a fallu protéger d’une forte et soudaine affluence.
Munissez-vous de votre attestation de déplacement dérogatoire
Vous devez absolument vous munir de l’attestation du Gouvernement pour chacune de vos sorties et de l’attestation employeur pour les déplacements professionnels.
L’attestation de déplacement permet de circuler pour huit motifs : se rendre sur son lieu de travail, faire ses courses, pratiquer une activité physique, aller à un rendez-vous médical, sortir son animal de compagnie, motif familial impérieux (assistance aux personnes vulnérables, garde d’enfants, …), répondre à une convocation judiciaire/administrative ou participer à des missions d’intérêt général. Les personnes souhaitant bénéficier de l’une de ces exceptions doivent se munir, lors de leurs déplacements hors de leur domicile, de l’attestation (à imprimer, à remplir sur internet ou à reproduire sur papier libre).
En cas de déplacement dans le cadre de votre travail, vous devez également disposer d’un justificatif spécifique qui doit être rempli par votre employeur.
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L’amende encourue est de 135 € (elle peut être majorée à 1 500 €).