Bordant le Gardon d’Alès et situé à proximité du Grabieux, le paisible quartier du Moulinet a souvent été le théâtre d’inondations aussi massives que destructrices. Celle du 9 septembre 2002, avec plus de 2 mètres d’eau dans certaines habitations de plain-pied, n’a pas été oubliée par les riverains. « Chaque année, au moment de l’équinoxe d’automne, le traumatise ressurgit », indique Étienne Retailleau, directeur adjoint de l’EPTB des Gardons qui a la maîtrise d’ouvrage de l’opération pour le compte d’Alès Agglomération.
Afin de ne pas revivre un tel drame qui avait coûté la vie à 22 Gardois, Alès Agglomération et la municipalité d’Alès ont décidé de frapper un grand coup en proposant un vaste plan de relocalisation à toutes les familles du quartier dont l’habitation est particulièrement menacée par les crues cévenoles. « Le principe est de proposer de racheter au prix du marché, insiste le président d’Alès Agglomération, les maisons comprises dans le périmètre où il y a un péril avéré pour la vie humaine ».
25 maisons à démolir et d’autres pourraient suivre
Si cette opération de délocalisation, fait unique au niveau national, a été enclenchée par Alès Agglomération qui lui a consacré 6,5 M€, elle a ensuite reçu le soutien financier de l’État. Ce travail en commun a permis de réunir une enveloppe suffisante pour racheter 25 maisons à risques, dont 80 % sont situées dans le quartier du Moulinet.
Ce mardi 12 septembre au petit matin, devant les coups de godets donnés à la première habitation, c’était « un sentiment de soulagement » qu’affichait Max Roustan, maire d’Alès. Un soulagement partagé par un couple d’anciens riverains du quartier : « Nous n’avons pas hésité un seul instant ».
D’autres propriétaires poursuivent leur réflexion afin de pour rejoindre ce dispositif qui se poursuivra en 2024. Peu à peu, au fil des déménagements, les engins de démolition laisseront place « à des espaces verts sur des terrains qui seront, bien sûr, définitivement inconstructibles », rappelle Christophe Rivenq.