En plein cœur du printemps, les scientifiques posent déjà des jalons en terme d’hydrologie. « Si les précipitations ne se multiplient pas, nous connaîtrons, à la saison chaude, un déficit en eau important dans nos rivières ». Sans vouloir jouer les Cassandre, Philippe Martin, professeur à l’université d’Avignon, s’inquiète depuis le mois d’avril en observant, avec ses collègues du CNRS, le débit des rivières cévenoles. « En Cévennes, nous avons la culture des crues. En revanche, nous possédons encore peu d’éléments pour gérer la période des “basses eaux” », poursuit le scientifique.
Depuis 2016, un nouveau projet appelé “HydroPop”, soutenu par l’EPTB des Gardons1, en collaboration avec l’IMT Mines Alès et financé par l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse, expérimente une méthodologie permettant d’établir une cartographie de la ressource en eau durant cette période d’étiage. Pour la phase II du projet, portant sur 2019/2020, une dizaine de stations hydrométriques sont opérationnelles de mai à septembre, sur les différents affluents des Gardons au nord d’Alès et d’Anduze.
Un programme participatif
Pour enrichir leur collecte d’informations, les scientifiques sollicitent également les populations. « La précision de nos demandes est adaptable, en fonction de la disponibilité et du niveau technique du public volontaire », précise Philippe Martin. Cela peut aller d’une simple observation quotidienne du niveau ou de la température de l’eau à un endroit précis, jusqu’à l’utilisation de matériel d’étude sophistiqué.
« Grâce à ce travail, nous pourrons établir une méthode permettant d’éviter de prélever plus d’eau que le milieu naturel peut le supporter, sans altérer durablement son bon état écologique », explique Philippe Martin. Toutes les bonnes volontés sont donc les bienvenues. Fin avril et début mai, deux épisodes pluvieux notables ont fortement amélioré la situation, rappelant ainsi la grande variabilité du climat méditerranéen.
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