Le 4e déplacement de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, dans le cadre du Beauvau de la Sécurité, s’est tenu dans les locaux du commissariat d’Alès le 1er mars. Accueilli par les élus Grand-Alésiens, le ministre poursuit donc son travail de terrain auprès des forces de l’ordre françaises. Le 1er mars à Nîmes et Alès, Gérald Darmanin a annoncé la venue de quatorze agents pour la préfecture gardoise et passé en revue les trois nouvelles recrues du commissariat alésien, ainsi que quatre étudiants en Bac Pro.
La venue du ministre a donné lieu à une table ronde avec les élus et les forces de l’ordre durant deux heures.
Des moyens humains toujours insuffisants sur Alès
« Nous avons pu échanger avec le ministre des problèmes spécifiques à Alès et Saint-Christol-lez-Alès, mais force est de constater que les effectifs sont encore trop réduits sur notre arrondissement », a indiqué en fin de rencontre Christophe Rivenq, premier adjoint au maire d’Alès et président d’Alès Agglomération.
Didier Lauga, préfet du Gard, a rappelé que le département était l’un des plus criminalisés et des plus radicalisés de France. De fait, les efforts réalisés sur Nîmes ne risquent-ils pas de déplacer une partie de la criminalité sur Alès ?
« Avec une seule équipe de Police nationale pour les nuits et les week-ends à Alès, ce n’est pas suffisant. Il faut doubler les effectifs. Le secteur s’étend sur plus de 15 km, les policiers ne peuvent pas être à deux endroits en même temps, a soutenu Christophe Rivenq. J’ai pour ma part soulevé la question plus globale de la chaine pénale : non seulement en matière de sécurité mais du traitement apporté par les tribunaux. Les délinquants arrêtés doivent être jugés et les peines doivent être appliquées. À Alès, si le tribunal n’est pas menacé de fermeture, il est fragilisé et en manque d’effectifs. »
Le tribunal d’Alès en sous-effectif également
Trois magistrats à Alès, un demi-poste au parquet et un au siège seraient manquants selon le président d’Alès Agglomération. Gérald Darmanin a indiqué aux élus alésiens que la Ville ne serait pas écartée des décisions.
Le Beauvau de la Sécurité, lancé par le président Emmanuel Macron le 8 décembre 2020, a ouvert une série de discussions et de tables rondes avec un programme de 20 déplacements du ministre de l’Intérieur dans les territoires. Ces rencontres avec les forces de police doivent permettre de moderniser la politique publique de sécurité au bénéfice des policiers et des gendarmes.
Le 1er mars, à Alès, les agents de police gardois ont fait remonter nombre de problématiques liées au quotidien des policiers : effectifs, équipements, moyens technologiques, formation, temps de travail, …
Au final, au-delà des promesses et annonces de chiffres, les agents des forces de l’ordre comme les élus locaux espèrent des actes et des moyens.