« J’aime faire des trucs tout seul, sinon ça ne m’intéresse pas. » Franz Clochard pose d’emblée le fil rouge de toute sa vie. Cet artiste et inventeur, arrivé par hasard à Alès voilà quarante ans, combine sa passion de la musique et son talent pour la mécanique en créant des “machines à rêver” qu’il met en scène dans le monde entier. Parmi ses créations improbables et délirantes : le mythique piano à poules, la tronçonneuse et la moto ascensionnelles, la toupie à béton musicale, les vélos pendulaires, les sirènes polyphoniques ou encore, à venir, des scènes flottantes façon nénuphar et un chapiteau dépliable qui se monte en une heure.
Technicien et artiste à la fois
« C’est très important d’être à la fois technicien et artiste, des deux côtés de la barrière », insiste ce passionné qui a mené en parallèle un Bac technique et une formation au Conservatoire. Dans cette veine mêlant les arts et la technologie, la plus marquante des inventions de Franz est celle des sirènes d’alarme (celles du 1er mercredi de chaque mois, juste insupportables…), dont il a découvert les possibilités infinies en 1994 : « Sur une sirène, il y a toutes les chaînes des fréquences, donc c’est possible d’en faire un véritable instrument de musique, ce que je m’emploie à mettre en œuvre depuis trente ans ». Franz a carrément développé un orchestre de sirènes polyphoniques, jouant des partitions écrites par des compositeurs, sirènes qu’il donne à voir et à entendre dans des rues, sur des places, partout où on le lui demande. Constructeur d’espaces poétiques, créateur de spectacles “in situ”, il transmet aux spectateurs, par l’étrange musique de ses sirènes, de la beauté, de l’émerveillement et de l’émotion.
Alès Agglomération, un territoire inspirant
Co-fondateur en 1986 du nouveau cirque Archaos, créateur en 1989 de la compagnie Mécanique Vivante, Franz Clochard est l’artiste ingénieux par excellence, inventant des machines et des spectacles qui ne sont copies de rien. Pour lui, l’ingéniosité consiste à trouver des solutions simples à des problèmes ardus : « On doit se débrouiller pour créer les machines et les outils dont on a besoin. Si ça n’existe pas, il faut les fabriquer », énonce-t-il comme une évidence.
Installé en pleines Cévennes, sur les hauteurs de La Grand-Combe, à Champclauson, Franz ne tarit pas d’éloges sur ce territoire dynamique et motivant. « Ici, c’est le bon endroit pour un artiste car il y a une ingéniosité artistique très riche et des initiatives tous azimuts. Alès Agglomération est vraiment un creuset de la création ! L’environnement et la diversité des paysages sont ultra favorables à la mise en route de la machine à idées… »