3 080 fils intimement imbriqués avec le métier à tisser sur mesure tout droit venu d’Italie, constituent la nouvelle aventure débutée au printemps par l’entreprise adaptée ErgoSanté, basée à Anduze, signant symboliquement le retour de cette activité séculaire en Cévennes.
« C’était une volonté forte, que de lancer cette nouvelle aventure », concède Samuel Corgne, président d’ErgoSanté, dont l’entreprise et ses 150 employés à Anduze (le groupe en compte 300 au total) produisent également des exosquelettes de la marque Hapo. Pour le chef d’entreprise, cette nouvelle activité de tissage, imaginée il y a plus de trois ans, répondait à plusieurs objectifs : « Jusqu’à présent, tous nos textiles d’ameublement provenaient d’Asie, qui détient le quasi-monopole de la production mondiale, ce qui comporte pas mal de contraintes… La première est que nous devions nous contenter de ce que ces fournisseurs proposent, et que le transport implique une lourde empreinte carbone que nous souhaitions réduire. Enfin, et surtout, un métier à tisser ici, ça nous relie à l’histoire des Cévennes ».
Ce virage industriel pris par ErgoSanté réunit donc les principes essentiels de l’entreprise prônant le recours maximum aux productions locales. « Avec des troncs d’arbres cévenols, nous créons des pièces pour nos sièges. Prochainement, je souhaite introduire des fibres locales, telles que le chanvre ou la laine, pour la confection de nos tissus », espère Samuel Corgne.
« Un investissement lourd, mais qui a du sens »
En respectant les contraintes techniques de résistance au feu, mais aussi à l’abrasion, il fallait trouver la machine adéquate. Elle provient d’Italie, où ont été formés les trois ouvriers dédiés à son exploitation. Dans un atelier spécialement aménagé, le métier a déjà commencé sa production. « Il s’agit d’un lourd investissement, avec 1 M€ pour le bâtiment dédié et la machine ; mais c’est un investissement qui a du sens », assure Samuel Corgne. Pour commencer, le métier à tisser devrait produire une partie des besoins de l’entreprise, puis, dans le futur, « en augmentant la cadence nous pouvons imaginer proposer notre tissu à d’autres acteurs locaux du secteur ».
Au cœur de cette petite niche de sièges de bureau de haute qualité, la Manufacture des Cévennes (nom donné à la production des sièges de bureau) entretient le souci du détail. La marque de fabrique de la production anduzienne assurée, en grande partie, par des salariés en situation de handicap.
