n quatre semaines passées dans le Gard, Aboubacar Maman Bachir et Mounkalia Sina Hassane auront tour à tour passé une semaine dans une boutique de maroquinerie à Nîmes, une semaine dans les locaux de la chambre des métiers du Gard et une semaine dans les ateliers de l’enseignement en maroquinerie du lycée Jean-Baptiste Dumas à Alès. Ce séjour entre dans le cadre du programme “Archipelago Niger” financé par l’Union européenne, visant à soutenir la création d’emplois durables et qualitatifs dans les régions du Sahel et du lac Tchad.
Les deux enseignants, dépêchés depuis Niamey par la CMANI (Chambre des métiers de l’artisanat du Niger), avaient pour mission d’enrichir leur pédagogie afin d’en faire profiter leurs élèves, mais aussi leurs collègues du Centre des métiers du cuir et d’art de Niamey.
Améliorer les méthodes d’apprentissage
« Nous souhaitons acquérir des techniques d’apprentissage plus pointues afin d’améliorer nos méthodes d’enseignement et de permettre à nos élèves de travailler au Niger sans être obligés de s’expatrier en Côte d’Ivoire ou en Europe », espèrent les jeunes enseignants en charge d’une cinquantaine d’élèves chacun.
Avec l’aide de leur collègue alésienne Bénédicte Rabatel, enseignante au lycée professionnel J.-B.D., les deux professeurs nigériens ont également beaucoup travaillé sur l’élaboration de fiches techniques pédagogiques. « Il nous faut aussi les compléter avec des photographies afin de contourner les problèmes de dialectes pratiqués dans notre pays », explique Aboubacar Maman Bachir. De son côté, Mounkalia Sina Hassane espère, avec un enseignement amélioré, « attirer des élèves qui, par leur ethnie, ne sont pas forcément voués à ces métiers du cuir. Le poids de la tradition est encore très important chez nous ».
En quatre semaines, les deux professeurs auront acquis suffisamment de connaissances pédagogiques pour renforcer leur apprentissage visant, à terme, à hisser la maroquinerie nigérienne à un niveau international. « Pour que ces métiers du cuir puissent représenter un avenir pour nos jeunes, nos produits doivent répondent aux exigences de l’exportation ».