Festivités

Deux corridas et une novillada pour la Feria d’Alès

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Une corrida de la culture “Maurice André” samedi, une corrida hommage à Hubert Yonnet dimanche soir, plus une novillada dimanche matin, tel était le menu proposé aux aficionados pour cette Feria 2024.

Après une semaine aux conditions météo maussades au-dessus d’Alès, le grand soleil était de retour au moment du paseo de ce samedi 11 mai, à 17h30, pour la première corrida de la Feria 2024. Cette corrida était marquée du sceau de Maurice André, trompettiste alésien qu’on ne présente plus et dont le souvenir musical sera bien présent toute la soirée.

Chef de lidia, le Nîmois El Rafi héritait, pour débuter, d’un taureau de Tardieu que le maestro travaillait avec la plus grande application au moment de la faena. Le combat s’est achevé par une épée entière à l’estoc. Une prestation saluée par l’attribution d’une oreille.
Pour son second adversaire, El Rafi était confronté à un Curé de Valverde à la charge puissante au cheval de pique, mais dont la prestation n’a pas pu délivrer l’alegria espérée.

Le deuxième torero, le Biterrois Carlos Olsina, commençait son après-midi face à un Tardieu aux charges courtes demandant beaucoup d’implication au maestro pour animer sa faena. Un travail payant qui lui vaudra à son tour, une oreille bien méritée. C’est un Pagès Mailhan impressionnant qui lui était proposé pour sa seconde apparition. Un taureau rugueux et difficile à manœuvrer qui, au moment de la pique, avait spectaculairement désarçonné le piquero. C’est dire la puissance de l’animal.

Le dernier torero du paseo sera celui qui aura le plus enthousiasmé le public. Isaac Fonseca face à un Pagès Mailhan bouillant, a su tirer le plus grand parti d’un adversaire puissant aux charges droites et profondes. Le Mexicain justifiait son engagement en livrant un combat âpre, bien aidé en cela par l’adhésion de son adversaire. Deux oreilles ont conclu ce combat alors qu’une vuelta posthume était accordée au taureau.
Moins bien servi par son second adversaire, un Valverde, Isaac Fonseca a eu du mal à imposer son toreo à un animal revêche et peu coopératif.
Isaac Fonseca sortira en triomphateur, sur les épaules des spectateurs, par la grande porte des arènes du Tempéras.

Dimanche 12 mai, hommage à Hubert Yonnet

Pour cet ultime rendez-vous taurin de la Feria, l’organisateur Didier Cabanis et la commission taurine avaient choisi de rendre hommage à l’éleveur Hubert Yonnet disparu il y a tout juste dix ans et dont le flambeau a été repris par sa petite-fille Charlotte. Des taureaux au caractère difficile, dont les maestros ont pu mesurer tout le poids de la lignée.

Le premier à les affronter sera Morenito de Aranda. Face à un exemplaire puissant à la pique, le jeune espagnol a dû faire preuve de beaucoup d’énergie pour animer une faena délicate. Tout son métier lui a donné la possibilité d’aligner de belles séries de passes à droite comme à gauche.
Pour son second exemplaire, Morenito de Aranda a hérité d’un beau spécimen avec lequel le maestro ajustera assez rapidement la bonne distance de travail. Il a pu alors gratifier le public de quelques séries bien construites, à droite et à gauche, laissant libre court à l’alegria tant attendue par le public. Une oreille, la seule de l’après-midi, a conclu cet affrontement.

Luis Gerpe n’a pas été aidé par le sorteo qui lui a attribué un premier taureau très compliqué, aux charges inégales et dont la vigueur semblait s’être envolée après une pique pourtant peu sévère. À sa seconde apparition, l’Espagnol a encore dû batailler ferme pour assurer des séries de passe face à un adversaire aux charges courtes et espacées dans le temps.

Le Français Tibo Garcia était le dernier torero à s’exprimer au Tempéras. Son premier Yonnet faisait preuve de beaucoup de retenue au moment de la faena. Une réserve qui n’offrait que peu de solutions au Nîmois pour se mettre en valeur.
L’ultime taureau de la Feria dont il a ensuite hérité était très nerveux à la sortie du toril, avant de peu à peu s’éteindre après la pique. Tibo Garcia tentait toutefois de bonifier son adversaire en rapprochant son toreo, malgré un adversaire toujours dangereux.

Les maestros de demain sur le sable du Temperas

Comme le veut la coutume, cinq novilleros étaient à l’ouvrage dimanche matin sur le sable du Tempéras.
Face à eux, cinq élevages français devaient leur donner la réplique ; San Sebastian pour Santiago Lopez Ortega, Durand pour Gimeno Fernandez (une oreille), Barcelo pour Valentin (une oreille), La Suerte pour Baptiste Angosto et François André pour Matias (une oreille).

Cinq jeunes élèves toreros qui ont pu s’exprimer dans une novillada non piquée à l’occasion d’une grande Feria face à un public connaisseur et avide de découvrir les grands noms de demain.
« Ces jeunes ont besoin de se montrer, d’apprendre et de progresser. Nous sommes fiers de leur donner cette chance, car ils sont l’avenir de la tauromachie », martelait avec conviction Didier Cabanis, empresa des arènes du Tempéras.

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