Festivités

Deux corridas d’émotion et d’engagement pour la Feria d’Alès

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En ayant fait le choix des toros de la ganaderia Cuillé et de celle du Curé de Valverde, Didier Cabanis, l’empresa des arènes d’Alès, tenait à montrer que les élevages français avaient toute leur place au Tempéras. Samedi 28 et dimanche 29 mai, les deux corridas de la Feria d’Alès ne lui ont pas donné tort.

À l’heure de renouer avec la fiesta brava d’une Feria d’Alès qui avait dû se taire durant deux longues années en raison de la crise sanitaire, le public était impatient de retrouver les tribunes des arènes d’Alès. Fidèle à la tradition de la plaza alésienne, son délégataire, Didier Cabanis, avait choisi de mettre en avant deux élevages d’intérêt.

Samedi 28 mai, à 17h30, la corrida d’ouverture débutait par un moment d’émotion. Pour la première fois de son histoire, la ganaderia Philippe Cuillé présentait ses exemplaires en corrida. Un hommage appuyé a d’ailleurs été rendu au ganadero prématurément disparu, par sa veuve qui a vaillamment repris le flambeau de l’élevage.

À l’issue de ses deux affrontements, devant trois quarts d’arènes, Alberto Lamelas, le plus expérimenté du trio, a eu le privilège de sortir du Tempéras par la grande porte après avoir coupé une oreille à chacun de ses toros très bien présentés. Se rendant rapidement maître de la piste, le Madrilène a montré le chemin dans lequel ses deux compagnons de paséo ont tenté de lui emboîter le pas.

Tibo Garcia, chaleureusement soutenu par le public, coupera un trophée, arraché à la force du poignet à son second adversaire.

De son côté, Esau Fernandez n’a pas réussi à enthousiasmer le public malgré un engagement réel et quelques jolies séries à la muleta.

Sanchez Vara par la grande porte

Dimanche 29 mai, l’élevage proposé au public n’était plus à présenter tant les toros du Curé de Valverde, magnifiquement dirigés par Jean-Luc Couturier, sont au Tempéras un peu comme “à la maison”.

Et d’évidence, le ganadero avait ciblé ce rendez-vous fixé à 11h, horaire habituellement réservé à la novillada. Deux tiers d’arènes ont pu applaudir des bêtes superbement présentées, affrontant le cheval de pique avec courage et détermination.

Le chef de lidia, Javier Sanchez Vara, n’a pas tardé à faire valoir toute sa science du toreo et du spectacle pour offrir au public quelques moments dont les spectateurs se souviendront, appuyés notamment par un festival de banderilles. Il fera même courir le frisson dans les gradins lors d’une réception à genou exécutée le long des barrières, achevée dans un nuage de poussière décuplant la détermination du maestro. Il récoltera une oreille fort justement coupée à chacun de ses adversaires. Son second toro sera même gratifié d’une vuelta posthume amplement méritée.
Juché sur les épaules d’un spectateur, Javier Sanchez Vara est sorti par la grande porte des arènes du Tempéras.

Piqués au vif, ses deux partenaires de paseo, Sebastian Ritter et Maxime Solera, feront mieux que se défendre. En témoigneront la faena engagée et l’estoc profond infligé par le Français à son premier adversaire, lui valant une oreille.

Moins bien servi au sorteo, le Colombien Sebastian Ritter n’a pas pu s’exprimer pleinement, notamment lors de l’affrontement avec son second adversaire.

Ces deux corridas de reprise de la Feria d’Alès ont confirmé l’ADN des arènes du Tempéras vouées à la mise en lumière des élevages et au respect des toreros appelés à leur faire face.

Novillada : Clément Hargous et Nino Julian récompensés

La novillada, décalée au samedi matin, devait décerner le titre “Meilleure Épée” et le trophée “Portes du Tempéras”. Un rendez-vous d’importance, donc, pour les quatre novilleros invités à venir s’exprimer devant un public finalement assez nombreux.

Le premier novillero à fouler le sable des arènes était Clément Hargous. Il était opposé à un exemplaire très vif de l’élevage de La Suerte. Assurée par le novilleros lui-même, la pose de banderille lui a permis de faire montre de tout son talent et de sa détermination. À la mort, un estoc profond, suivi d’un descabello, lui vaudront les applaudissements du public, mais aussi le titre de “Meilleure épée du concours”.

Pour lui répondre, Nino Julian, face à un exemplaire de François André vigoureux et bien présenté, posera lui aussi ses banderilles. Bien lui en a pris, car à l’issue d’une belle série de passes des deux mains et d’une estocade profonde à la mort, il sera récompensé par les applaudissements nourris du public, une oreille attribuée par la présidence et le “Trophée des Portes du Tempéras”.

Mal servi par un exemplaire de San Sebastian faible des antérieurs, Rafael Ponce de Leon, troisième candidat de la matinée, avec une pose de banderilles hésitante, les chutes répétées de son adversaire et une mort laborieuse (8 descabellos), a manqué son rendez-vous avec le public alésien.

Pour conclure la matinée, Javier Campos affrontait un exemplaire de Barcelo. Un novillo rageur et bien présenté qui a bousculé par trois fois son adversaire. Le novillo sera salué par le public au moment de l’arrastre.