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Découvrez les secrets de la fabrication des huiles essentielles

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Cet été, à Saint-Just-et-Vacquières, la visite de l’une des dernières distilleries artisanales de France s’impose. Vous découvrirez à Bel Air les secrets de la fabrication des huiles essentielles grâce à un savoir-faire maintenu par une équipe généreuse et accueillante.

Des effluves de lavande embaument l’air ambiant, les cigales chantent et la température frôle les 35 degrés… Bienvenue dans la petite Provence cévenole, sur les terres arides de la Distillerie Bel Air, à Saint-Just-et-Vacquières. Créée en 1992 par Évelyne Crouzier, l’exploitation a été reprise en 2017 par trois associés : Pierre Boccon-Gibod, biochimiste, Hélio Carli, directeur commercial et Hannibal André, directeur technique. Leur projet Garoma a décroché le 1er prix du défi “Terroir Cévennes” lors du concours d’idées Alès Audace en 2018. « Depuis le 1er prix Alès Audace, le projet s’est bien accéléré. La société Garoma a été créée. Sur Alès Agglomération, notre production comprend une vingtaine de plantes aromatiques », indique Pierre Boccon-Gibod.

Un savoir-faire maintenu et une volonté de le transmettre

Une visite s’impose donc dans l’une des dernières distilleries artisanales de France. Avec ce métier-passion, Pierre Boccon-Gibod est devenu par la pratique distillateur. Un métier qui ne s’apprend pas sur les bancs d’une école mais qui se transmet de passionné à passionné. « Les savoir-faire artisanaux sont fragiles, ils peuvent se perdre. La transmission autant aux amateurs qu’aux futurs professionnels est donc essentielle. Nous avons une activité historique de pratique de la distillation traditionnelle qui s’ouvre au public durant l’été, afin de dévoiler toutes les étapes de fabrication d’une huile essentielle, du champ au flacon », abonde le distillateur (lire l’encadré). En effet, savez-vous faire la différence entre une huile essentielle artisanale et une huile essentielle industrielle ? Non ? Alors participez aux ateliers Découverte de la distillerie cet été les jeudis 6, 13 et 20 août à 15h et 17h30, et découvrez tous les secrets de la fabrication des huiles essentielles de Bel Air. Avec une trentaine de visiteurs, Kelly, en vacances dans la région avignonnaise, ne regrette pas son incartade dans la garrigue alésienne : « Ça sent bon. C’est très familial, très accueillant. On a envie de faire venir plein de monde. J’ai découvert le lavandin, et aussi un maitre de conférence (Pierre, ndlr). Il nous a expliqué la distillation d’une manière très compréhensible. »

Atelier Découverte : De la plante au flacon d’huile essentielle ou le principe de séparation de la matière expliqué

Hélio démarre l’atelier Découverte par une présentation des vertus de l’huile essentielle et des plantes à parfum. Pierre, biochimiste, enchaîne avec un petit cours de botanique et de sciences physiques, et notamment celui du principe de la séparation de la matière. « Ici, nous travaillons par vapo-distallation, c’est-à-dire que nous pratiquons l’extraction de l’huile essentielle grâce à la vapeur. C’est une méthode artisanale, qui se distingue d’une méthode industrielle, notamment parce que nous travaillons à une température de moins de 100 °C. Cette méthode douce permet de conserver l’intégralité des molécules olfactives de la plante », décrypte Pierre Boccon-Gibod, perché sur l’une des cuves accueillant près de deux mètres de lavandes pré-séchées et compactées. Lorsque la cuve est fermée et mise en chauffe, la vapeur se charge de l’huile des plantes, passe dans un alambic, se refroidit et donc se transforme à nouveau en eau. L’huile, plus légère que l’eau, sera ensuite séparée du liquide par décantation. « Nous obtenons au bout d’une heure de chauffe une huile essentielle dite “complète” car à différents stades de la distillation, nous récupérons des huiles techniquement différentes. Nous avons donc le prisme complet des capacités olfactives de la plante. Seule la méthode artisanale permet cela. » Pour 400 kg de lavandin, le distillateur récupère 16 kg d’huile essentielle. La visite se termine par une présentation des différentes gammes d’huiles fabriquées sur l’exploitation et un passage à la boutique.

Développer la filière PPAM et voir plus loin, bien plus loin

La distillerie Bel Air dispose d’une capacité de distillation de 1200 hectares/an. L’exploitation, aux côtés d’entreprises comme Arcadie et Senfas, est donc l’un des acteurs majeurs du développement de la filière PPAM (Plantes à parfums et médicinales) du bassin cévenol.

En presque trente ans d’existence, alors que nombre de distilleries régionales ont fermé, l’exploitation de Bel Air a su s’adapter à son époque, se diversifier et innover. La polyvalence de l’outil actuel permet de distiller les plantes à parfum traditionnelles comme les lavandes et les lavandins mais également d’autres plantes emblématiques des Cévennes tels que le cade, le laurier, l’origan, la sarriette, le thym, le romarin mais aussi les sous-produits de l’exploitation forestière comme le Pin sylvestre et le Douglas.

Les trois associés marchent dans les pas de la famille Crouzier. La distillerie fonctionne comme une coopérative en distillant la production d’une trentaine d’agriculteurs et continue de se développer, toujours sur le territoire d’Alès Agglomération mais également en Occitanie. Après avoir acquis un deuxième site de distillation à Belpech (Aude), un troisième vers Béziers devrait rejoindre l’exploitation.

Déjà à l’étroit dans ses 300 m2 d’ateliers, la petite équipe de la distillerie Bel Air rêve à de beaux projets sur le site de Saint-Just-et-Vacquières, pour les professionnels comme pour les amateurs, avec l’ambition de devenir la « Bambouseraie de la lavande ».
Et pourquoi pas !

  • Visite autonome gratuite
  • Visite guidée sur réservation (6 €)
  • Ateliers découverte gratuits : 6, 13 et 20 août
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