Alès Agglo : Vous venez d’être élu président d’Alès Agglomération. Que vous inspire ce passage au premier plan dans une collectivité dont vous connaissez tous les rouages ?
Christophe Rivenq : Je suis très ému. C’est une chose d’être directeur de cabinet et directeur général des services, j’ai retiré de grandes satisfactions à occuper ces fonctions durant des années. Mais être élu président, c’est beaucoup plus fort. D’abord parce que c’est une élection et que ma candidature a rassemblé une forte majorité de suffrages, ce qui m’honore et m’engage. Ensuite parce que je deviens, à 54 ans, la figure de proue de ce territoire cévenol que j’aime profondément, pour lequel je travaille d’arrache-pied depuis quasiment trois décennies. Quand je me suis engagé aux côtés de Max Roustan en 1992 pour l’aider à devenir député puis maire d’Alès, jamais je n’aurais imaginé être 28 ans plus tard le président d’une agglomération alésienne de 72 communes ! Je suis à la fois fier du travail accompli et très heureux de continuer à travailler en binôme avec Max Roustan. Cette élection est un nouveau chapitre de notre histoire commune (lire l'article).
AA : C’est Max Roustan précisément, le président historique du Grand Alès et d’Alès Agglomération, qui a proposé votre candidature pour le relayer. Vous considérez-vous comme son successeur ou allez-vous changer de cap ?
C.R. : Nous avons toujours travaillé main dans la main avec Max Roustan, qui reste mon 1er vice-président dans l’Assemblée communautaire. Donc je ne vais pas faire la révolution par rapport à tout ce que nous avons déjà accompli ensemble ! Max Roustan et moi sommes complémentaires et, si je n’ai pas le même style, j’ai les mêmes valeurs et les mêmes objectifs.
Avec les élus communautaires, je veillerai d’abord à mettre en œuvre notre projet de territoire qui a été voté à l’unanimité en 2013 et actualisé en 2018, toujours à l’unanimité. Les trois axes de ce projet seront notre fil rouge : favoriser l’emploi et les activités économiques, améliorer la qualité de vie et développer les solidarités sociétales et territoriales.
Pour autant, j’ai aussi ma vision du territoire et je compte donc impulser une nouvelle dynamique. Je le proclame avec conviction : le temps d’Alès Agglomération est arrivé !
AA : Que voulez-vous dire par là ?
C.R. : Je crois au destin de notre Agglo. L’heure des territoires à taille humaine, loin des métropoles polluées et saturées, a sonné. Nous avons un bassin de vie merveilleux, qui rassemble des paysages très variés, des Cévennes à La Gardonnenque, sans parler de nos rivières, de nos villages typiques, de nos sites touristiques, de notre pôle industriel, et avec une ville-centre de plus de 40 000 habitants rassemblant tous les services, ce qui n’existe pas ailleurs. Au moment où la qualité de vie devient prioritaire pour les urbains, notre territoire, la 5e Agglomération d’Occitanie, a des atouts très importants à faire valoir, et nous avons déjà œuvré en ce sens via un affichage de trois semaines dans le métro de Paris – “Alès, la capitale qui ne manque pas d’air” – qui a fait le buzz et a engendré des milliers de connexions parisiennes sur notre site ales.fr.
AA : Quels sont vos dossiers prioritaires pour les six ans qui s’ouvrent ?
C.R. : Outre la mise en œuvre du projet de territoire, nous avons des dossiers urgents comme le plan de relance post Covid-19, qui est fondamental pour donner de l’air à nos entreprises et nos commerces, comme le devenir de l’abattoir d’Alès qui concerne au premier chef nos éleveurs, ou encore la construction d’une prison sur un lieu accepté par les élus et la population. Je le dis haut et fort : cette prison, qui n’est pas un projet porté par l’Agglomération, mais voulue et financée par l’État, permettra de créer des emplois, de sauvegarder et, j’espère, renforcer le tribunal d’Alès, tout en grossissant les effectifs des forces de l’ordre. Si nous ratons le coche, la prison ira à Nîmes et le tribunal surement aussi !
Je souhaite aussi créer un pôle thermal équin à Euzet, lancer des États généraux de la santé, travailler sur un Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance à l’échelle communautaire, permettre le développement de notre agriculture, améliorer la mobilité avec la fin de la 2x2 voies Alès-Nîmes et le contournement de Salindres et de Saint-Christol, et doper la mobilité durable avec une première action dès cet été : la location de vélos électriques portée par le réseau de transport NTecC. Bien évidemment, nous aurons également une action forte dans les domaines de la culture et du sport. Le tout dans un modèle exemplaire de développement durable.
AA : Les élus des communes rurales, nombreux dans cette Assemblée, revendiquent la prise en compte de cette ruralité dans la politique menée par l’Agglo. Y souscrivez-vous ?
C.R. : Bien entendu ! Je ré-affirme mon engagement fort pour la défense de notre ruralité, de notre agriculture, de notre forêt, de notre viticulture, de nos élevages, du développement du bio et des filières courtes et je confirme la mise en place d’un Projet Alimentaire de Territoire, sur lequel nos services planchent déjà.
AA : Vous avez annoncé aux élus que vous pratiquerez l’écoute et la concertation. Votre mandat sera placé sous le signe du consensus ?
C.R. : Absolument. Je continuerai à travailler avec les hommes et les femmes de bonne volonté qui œuvrent pour leur territoire sans se perdre dans des querelles politiciennes d’un autre âge. Pour moi, chaque commune compte : c’est pourquoi les 72 communes seront représentées au bureau communautaire et auront la même voix au sein de notre assemblée, la voix de l’intérêt général. Je partage avec tous les maires et tous les élus la même ambition pour faire avancer et reconnaître notre Agglomération. Ma volonté profonde est d’être l’animateur de ce territoire, qui a un avenir enthousiasmant, afin que ses 132 000 habitants puissent y vivre et y travailler au mieux.
Bio express
Né en 1966 (54 ans), Christophe Rivenq a des racines cévenoles à Saint-Hippolyte-du-Fort et vit à Alès depuis 1992. Il a été l’assistant parlementaire (1993-1995) puis le directeur de cabinet de Max Roustan (1995-2020) à la Ville d’Alès et à l’Agglo. Il a aussi occupé le poste de directeur général des services de la Ville d’Alès (2013-2020) et d’Alès Agglomération (2013-2019).
Élu conseiller régional en 2010, réélu en 2015, il est le président du groupe “Union des Élus de la Droite et du Centre” dans l’assemblée de la Région Occitanie.
Une assemblée où, petit clin d’œil, il a appris à connaître et apprécier un certain… Jean Castex, qu’il a déjà invité à Alès pour un séminaire gouvernemental.