Alès Agglo : L’économie occidentale a connu une décroissance de plus de 10 % en 2020 et le rebond espéré en 2021 tarde à venir. Comment le budget d’Alès Agglomération se comporte-t-il dans ce contexte de crise inédit ?
Christophe Rivenq : C’est difficile car nous n’avons aucune visibilité. Les dépenses ne cessent d’augmenter (charges générales, frais de personnel, dépenses liées au Covid-19 …) et, dans le même temps, toutes nos recettes baissent : par exemple il n’y a plus d’entrées au centre nautique ni aux musées ; nous avons exonéré les professionnels du tourisme, de la restauration et de l’hôtellerie de certaines taxes, … En 2020, nos dépenses de fonctionnement ont ainsi grimpé de 4 % tandis que nos recettes chutaient de 19 %. Heureusement que nous avions fait des économies en 2019 !
Dans ces circonstances, cela a été compliqué de boucler ce budget de fonctionnement, d’autant que nous déplorons une baisse de 1,8 % des dotations de l’État et que la taxe d’habitation, désormais supprimée, est remplacée par une quote-part du produit de la TVA qui n’est pas tout à fait équivalente. Nous sommes parvenus à nos fins en exigeant davantage d’économies de la part de nos services et en supprimant un certain nombre de dépenses. Nous maintenons également notre capacité de désendettement à 4,4 années, sachant que le seuil d’alerte est à 10 ans.
Disons que nous tenons bien le choc dans la tourmente. Mais nous avons hâte que le retour à la normale se profile…
Alès Agglo : Pour autant, vous annoncez 42,2 M€ d’investissements pour les équipements du territoire. Comment est-ce possible ?
Christophe Rivenq : Grâce à un fonctionnement maîtrisé, nous pouvons consacrer un maximum de moyens à l’investissement. J’ai annoncé, dès mon élection, que ce mandat serait un mandat de projets. Donc je compte mener ces projets à bien, de concert avec tous les élus, pour tirer l’agglomération vers le haut. Nous allons mettre en œuvre le projet de territoire voté à l’unanimité en 2018, dans toutes ses composantes : économique, sociale, rurale, urbanistique, culturelle, … Pas question de gérer en bon père de famille ! Nous nous engageons dans la relance du bassin alésien en programmant 7 années d’investissement sur les 6 années du mandat. Nous investirons donc au moins 16 millions d’euros par an jusqu’en 2026, et cela commence avec 19 millions d’euros sur le budget général 2021 et 23,1 M€ sur les budgets annexes, soit 42,2 M€ investis sur le territoire. Nous avons un grand projet de développement économique autour de l’hydrogène vert ; nous allons ouvrir une Maison des Entreprises en cœur de ville d’Alès qui sera le point central de notre action économique ; nous allons démarrer de grands travaux de renouvellement urbain (NPNRU) ; nous lançons un plan alimentaire territorial soutenu par l’État pour favoriser les circuits courts sur l’Agglo ; nous investissons dans les travaux et les équipements de nos musées, nos écoles, nos crèches, nos médiathèques, nos monuments ; nous continuons à ouvrir des sentiers de randonnée, … N’ayez aucune inquiétude, Alès Agglomération sera bien au rendez-vous fixé, le tout avec une solide santé financière !
Alès Agglo : Vous restez donc optimiste malgré les circonstances ?
Les grandes lignes du budget 2021
Pour la deuxième année consécutive, le budget d’Alès Agglomération a été voté à l’unanimité des 112 votants. 5 élus, dont les 4 élus d’opposition alésiens, se sont abstenus. Les abstentions n’étant pas comptabilisées comme des votes, le budget a donc été adopté à l’unanimité.
Budget principal : 141 670 839 €
dont fonctionnement 114 216 476 € et investissement 26 321 075 €
17 Budgets annexes : 88 769 206 €
Construction de bâtiments à vocation économique, Pôle Mécanique, lotissements industriels, assainissement, Régie des Eaux, SPANC, autorisation droit des sols, parc des expositions, très haut débit, restauration scolaire, etc. Dont 23,1 M€ consacrés aux investissements sur les équipements.