Vie quotidienne

Alès : des sessions d’effarouchement des étourneaux ont lieu jusqu’au 2 octobre

AlèsCentre ville


La Fauconnerie Martel intervient dans le centre-ville d’Alès afin d’effrayer les milliers d’étourneaux qui viennent nicher la nuit dans les arbres de la ville créant des nuisances sonores et olfactives d’un autre monde.

Si les ballets des étourneaux en fin de journée peuvent enchanter certains citoyens, d’autres en revanche pâtissent de leur présence un peu trop proche de leur habitation la nuit venue. Lorsqu’une troupe de plusieurs milliers d’étourneaux a élu domicile près de vos fenêtres, nuisances sonores et olfactives deviennent vite un enfer. Devant la recrudescence de la présence d’étourneaux en centre-ville, la municipalité a fait appel en urgence à un fauconnier, spécialiste de l’effarouchement.

Deux buses de Harris, championnes de la prédation prolongée

La Fauconnerie Martel, sise à Châteauneuf-sur-Isère, intervient jusqu’au 2 octobre en centre-ville d’Alès. Sa mission : faire fuir les étourneaux. « L’oiseau-roi pour des interventions en zone urbaine, c’est la buse de Harris, indique Kilian Martel, fauconnier depuis 2011. C’est un oiseau rapide et grégaire qui peut voler en groupe. Je lâcherai deux buses à Alès en fin de journée. »

Jusqu’à 10 000 individus considérés comme nuisibles

Comme à chaque automne, les étourneaux préparent leur migration vers le continent africain. En France, le couloir rhodanien est l’un des passages obligés par ces armées d’oiseaux qui pour leur sécurité volent en masse. En fin de journée, les étourneaux rentrent au nid, généralement en zone urbaine ou dans les parcs. Les oiseaux recherchent la chaleur dégagée par le goudron des rues ainsi qu’un endroit protégé des prédateurs de la nuit telles que les chouettes.

« Il est difficile d’estimer la population des nuages d’étourneaux, mais disons que l’on peut penser qu’il y a à Alès en ce moment, 5 à 10 000 individus à chasser », décrypte Kilian Martel. Afin de se débarrasser de ces animaux, considérés comme nuisibles par la préfecture, seul l’effarouchement est efficace. « Je procède à une prédation prolongée. Les buses vont attaquer les oiseaux à plusieurs reprises afin qu’un stress suffisant rende le nid trop peu sécurisé pour les oiseaux et les fassent fuir. »

Une population difficile à réguler

Tout cela n’est bien sûr qu’un pis aller, l’effarouchement par des rapaces ou par d’autres moyens comme le stress sonore ou la lampe torche, ne permettent pas un prélèvement de suffisamment d’animaux pour les détruire. Les étourneaux se déplacent vers un autre nid, dans une autre ville jusqu’à leur migration. « Les populations d’étourneaux, comme de pigeons d’ailleurs, ne sont plus autant régulées qu’il y a quelques années car les gens ne les mangent plus ou presque plus. » D’autre part, il semblerait que les étourneaux se sédentarisent, peut-être un phénomène dû au réchauffement climatique et aux climats doux de plus en plus perceptibles, notamment dans la partie supérieure de la France, Bretagne et Nord.