Les constructions d’immeubles, l’arrivée de grandes enseignes ou l’accroissement du trafic automobile sont autant de signaux faisant ressentir la dynamique démographique d’Alès Agglomération. L’INSEE confirme ce ressenti : le 1er janvier, l’Institut national de la statistique et des études économiques a publié les nouveaux chiffres de comptage de la population. L’ensemble du territoire enregistre une croissance moyenne de + 0,3 % par an entre 2013 et 2018. C’est-à-dire qu’il gagne en moyenne 400 habitants par an. Des chiffres qui s’inscrivent dans une tendance générale : + 0,3 % dans le Gard, + 0,4 % en France. « Le dynamisme démographique ralentit dans toutes les aires d’attraction de plus de 100 000 habitants d’Occitanie entre les périodes 2008-2013 et 2013-2018. Le ralentissement s’observe également au niveau national », précise le communiqué de l’INSEE n° 105 de décembre 2020.
Une croissance démographique régulière et raisonnée
Si Alès Agglomération présente un solde naturel négatif, avec plus de décès (11,9 %) que de naissances (10 %), elle gagne des habitants par le jeu des déménagements entre 2013 et 2018. « C’est un signe d’attractivité : la qualité de vie et le développement économique que nous nous efforçons de préserver, pour faire de l’Agglo un territoire à taille humaine, ne feront que renforcer cette tendance, analyse Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération. Surtout à l’heure de cette crise que nous vivons et qui incite bon nombre de ménages à quitter les métropoles et à fonder leur famille ici ».
Seules vingt-six communes de l’Agglo ont enregistré une baisse de population entre 2013 et 2018. Pour les quarante-six autres, on constate une excellente croissance démographique, régulière et raisonnée. Notamment au sud de l’agglomération : Saint-Étienne-de-l’Olm (+3,3 %), Boucoiran-et-Nozières (+2,7 %), Euzet-les-Bains (+2,1 %), Ribaute-les-Tavernes (+2 %), Mons (+1,6 %), Castelnau-Valence (+1,4 %) ou Saint-Césaire-de-Gauzignan (+1,3 %). Par ailleurs, il est à noter que des territoires du nord de l’agglomération arrivent à inverser le phénomène d’exode rural. À l’image de Vabres (+4,6 %), Lamelouze (+3,6 %), Saint-Julien-de-Cassagnas (+1,9 %), Chamborigaud (+1,2 %), Salindres (+1,9 %) ou Rousson (+1,4 %). « L’exode rural est une notion qui sera bientôt dépassée, avance Christophe Rivenq. Parce que, encore une fois, de plus en plus de populations vont rechercher le calme et le cadre de vie de ces territoires de l’Agglo dont la ville-centre, Alès, n’est pas si éloignée ».
Alès gagne 583 habitants
Au 1er janvier 2021, 40 802 habitants sont recensés sur Alès (population municipale), soit 583 habitants supplémentaires par rapport à 2020 (40 219 habitants). Sur cette période, l’évolution démographique de la population alésienne est de +1,45 %. Elle était de +0,22 % entre 2013 et 2018. Il est donc écrit que la population alésienne va encore augmenter durant les années venir. « Nous observons deux tendances, note Max Roustan, maire d’Alès : Le pouvoir d’attraction des villes moyennes comme Alès qui ont mené des politiques de développement durable engagées pour la transformation de leur cadre de vie, mais aussi un phénomène de retour à la ville pour certains habitants, âgés ou dont les enfants ont quitté le foyer ».
La municipalité d’Alès table désormais sur une croissance de 1,30 % par an et estime que la ville passera le cap des 42 000 habitants d’ici deux ans seulement. Elle fait même une projection à 50 000 habitants d’ici 2035...
ZOOM SUR…
Alès : le besoin de logements
25 311 logements sont aujourd’hui comptabilisés à Alès qui affiche +6,43 % de constructions supplémentaires depuis 2015 (306 nouveaux logements en moyenne par an). Mais pour accueillir dans les meilleures conditions les nouveaux arrivants prévus (lire ci-dessus), la municipalité d’Alès estime nécessaire la construction annuelle de quelque 350 logements supplémentaires jusqu’en 2035.
Face à cet enjeu démographique de taille, la Ville d’Alès lance la révision de son Plan Local d’Urbanisme (PLU) cette année. Objectif : augmenter de 50 hectares l’urbanisation de la ville au cours des quinze prochaines années, sans sacrifier le cadre de vie. C’est pourquoi les espaces naturels et agricoles devraient augmenter de dix hectares dans le même temps. Les services de la Ville doivent proposer à la population un bon équilibre entre densification de certains secteurs, utilisation de friches et expansion de certains quartiers.
Anduze : la revitalisation du centre ancien
2021 est une année charnière pour Anduze. La commune, aidée par Alès Agglomération, le Département, la Région, l’État et l’Europe, va mettre en place plusieurs dispositifs d’aides pour lancer une nouvelle dynamique : « L’objectif est de réhabiliter le patrimoine bâti et de revitaliser le centre ancien grâce aux commerces de proximité », dévoile Geneviève Blanc, la maire. Le programme “Petites villes de demain”, le contrat Bourgs-Centres, l’opération de rénovation urbaine (OPAH-RU), le fonds L’OCCAL et la Politique de la ville seront mobilisés pour accompagner les porteurs de projets et les acteurs du tourisme, du commerce et de l’artisanat.
Anduze, porte des Cévennes, depuis toujours plateforme d’échanges commerciaux et culturels, demeure une petite ville, « un bourg-centre-carrefour avec collège et services publics, en inter-relation avec les communes voisines ». Les marchés du jeudi, les puces du dimanche, les événements culturels et associatifs, ainsi que le balai des bus scolaires le rappellent. « Mais le tissu économique pâtit du commerce mondialisé, de la prolifération des supermarchés en ville, du e-commerce... et dernièrement du Covid-19 », regrette Geneviève Blanc.