Difficile d’imaginer la quantité de travail qui se cache derrière une seule et unique vitrine de Maison Rouge – musée des vallées cévenoles. Pourtant, voilà plus d’un an qu’un travail d’étude, de restauration et de conservation a été initié avec Ségolène Bonnet, restauratrice-conservatrice de textiles dans cette ancienne filature de Saint-Jean-du-Gard. « J’ai étudié près de 350 objets. J’en ai restauré quelques-uns, selon les besoins. C’est une collection très spécifique, fortement ancrée dans la culture et l’histoire cévenole », raconte la professionnelle, forte de nombreuses expériences dans des musées de mode et de haute-couture à Paris notamment.
L’avant dernière étape de ce long projet, menée à l’occasion de la fermeture du musée au mois de janvier, consiste au démontage d’une vitrine ; avec là-aussi, l’étude des textiles et la mise en conservation des différents objets. Parmi ces derniers, une robe en filoselle (textile composé de résidus de soie) datant de 1830. « Cela fait partie des pièces typiques de l’histoire cévenole. En observant l’objet, on voit que la femme qui l’a porté n’était pas grande, que son physique était différent de celui des femmes d’aujourd’hui. On imagine aussi son statut social puisqu’ici, cette robe pouvait s’enfiler sans aide. Avec le tissu, on rentre dans l’intime des histoires du passé. »
L’art de la retouche invisible
Une fois libérée, la vitrine accueillera six nouveaux mannequins qui retraceront chronologiquement l’histoire de la soie dans le vêtement féminin au 19e siècle. Vous aurez l’occasion d’en apprendre d’avantage sur le travail de restauration le mercredi 5 février, à l’occasion d’une visite exceptionnelle et gratuite (sur résa.).
« Mon but est de stabiliser l’objet, d’empêcher sa dégradation, pas de le rendre utilisable à nouveau, explique Ségolène Bonnet. L’essentiel du travail de restauration se retrouve dans les parties invisibles du vêtement : les doublures, les ourlets, sous les bras, … Un bon travail de restauration est invisible pour le visiteur ! » Sans ces interventions précieuses, les textiles pourraient en effet être condamnés : « Les vêtements font partie des objets les plus sensibles à l’exposition : la lumière, la température, l’humidité et même la gravité sont autant de facteurs pouvant les abîmer avec le temps. Il faut faire attention au moindre détail. »
Maison RougeMusée des vallées cévenoles
À partir du 1er février 2025.
Ouvert du mercredi au dimanche, de 14h à 18h.
Adresse
Piétions : 5, rue de l’Industrie, 30270 Saint-Jean-du-Gard
Parking : 35 grande rue, 30270 Saint-Jean-du-Gard
Téléphone
04 66 85 10 48