Santé et solidarité

À Alès, la menace du couvre-feu

Couvre-feu


Les chiffres de circulation du Covid-19 s’envolent dans le Gard, particulièrement à Nîmes où l’annonce d’un couvre-feu semble inéluctable dans les heures qui viennent. À Alès, les chiffres suivent la même tendance, mais avec deux semaines de décalage. Ce qui laisse encore une chance d’éviter cette mesure catastrophique pour l’économie du bassin cévenol.

« Il n’est pas encore trop tard, mais il faut réagir tous ensemble et dès maintenant ! » Jean-Rampon, sous-préfet d’Alès, et Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération, ont lancé un cri d’alerte ce mardi 20 octobre. Les courbes du niveau d’incidence (1) (tous âges confondus) ne sont pas bonnes dans le Gard, notamment à Nîmes avec 322,3 nouveaux cas pour 100 000 habitants. À Alès, la situation est certes actuellement beaucoup moins tendue, avec 147,7 nouveaux cas pour 100 000 habitants, « sauf qu’il y a deux semaines, ce taux d’incidence était de 83,7 et de 149,2 à Nîmes… », a souligné Jean Rampon. « Alès est donc bien en train de suivre la même évolution que Nîmes, mais avec deux semaines de décalage ».
Un autre élément qui inquiète le sous-préfet d’Alès, c’est la proportion des nouveaux cas de contamination chez les personnes de plus de 65 ans : Alès enregistre actuellement un taux d’incidence de 230,6 sur cette population, contre 218,6 à Nîmes. Les personnes qui sont parmi les plus vulnérables dans cette épidémie sont donc plus fortement impactées sur le bassin alésien.
Alors que l’instauration du couvre-feu à Nîmes semble désormais inévitable, rien n’est encore joué pour Alès. « Mais il faut une prise de conscience immédiate ; nous devons tous faire preuve d’une grande vigilance », insiste Jean Rampon. Et Christophe Rivenq de poursuivre : « La mise en place d’un couvre-feu serait un coup dur supplémentaire porté à l’économie locale… Je l’envisage avec une grande crainte parce que c’est aussi la dernière étape avant un reconfinement partiel ou total ».

Des consignes fermes passées aux forces de police

Faire attention, être vigilant, concrètement, cela veut dire quoi au quotidien ? Le représentant de l’État et le président d’Alès Agglomération appellent au strict respect des gestes “barrière”, et en particulier du port du masque, qui sont les mesures les plus efficaces pour casser la chaîne de transmission du coronavirus lorsqu’elles sont bien appliquées. Mais ils alertent aussi sur les rassemblements privés et festifs qui sont aujourd’hui une source importante de contamination.
Le sous-préfet d’Alès a donné des consignes fermes aux forces des polices qui multiplient donc désormais les contrôles sur la voie publique. Attention aux masques sous nez ou sous le menton, portés au bras, à la main ou tout simplement dans la poche…

1 – Le taux d’incidence correspond au nombre de cas positifs au coronavirus pour 100 000 habitants. Cet indicateur permet d’évaluer le nombre de personnes infectées et donc la “dynamique” de l’épidémie, mais pas la gravité de l’état de santé.

Le point à l’hôpital d’Alès

Le centre hospitalier Alès-Cévennes accueillait, au 20 octobre, 17 patients atteints du Covid-19, dont 5 d’entre eux ont été placés dans le service de Réanimation (2 patients ne sont pas issus du bassin alésien, mais ont été transférés de l’hôpital de Bagnols-sur-Cèze). Le service de Réanimation possède actuellement 8 lits et peut être renforcé jusqu’à 18 lits. Le système de santé local n’est donc pas saturé.
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