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60 jours dans la grotte de Trabuc

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Le 29 novembre, aux alentours de 14h, Patrick Candela et Jean-Philippe Troux s’enfonceront pour 60 jours, dans les entrailles de la grotte de Trabuc. À leur programme, expériences scientifiques diverses et relevé topographique, le tout en parfaite autarcie.

Deux spéléologues confirmés, l’un est d’ailleurs accompagnateur spéléo à Trabuc, ont décidé de s’enfermer, le 29 novembre « après le repas de midi », insistent-ils en riant, à 150 mètres de profondeur, au cœur de la grotte de Mialet. L’opération se nomme “Trabuc Exploration”. Elle est présentée sur un site internet éponyme sur laquelle des donateurs peuvent apporter leur aide aux aventuriers.

Jean-Philippe Troux, 49 ans, expert en construction et Patrick Candela, 66 ans, guide spéléo, souhaitent, par cette immersion en autarcie de 60 jours, mener à bien diverses expériences scientifiques portant tout à la fois sur l’environnement de la grotte et ses échanges naturels avec la surface mais aussi sur les effets psychologiques et comportementaux d’une longue période de confinement. Dans le même temps, les deux comparses vont observer les espèces cavernicoles qui peuplent les sous-sols.

1,5 tonnes de matériel nécessaire

Le programme est chargé et les 1 500 kg de vivres et de matériel déjà stockés au camps de base, situé dans la “Salle du Chaos”, témoignent de l’ampleur de l’expédition.

Suivis par l’Université de Lorraine « la seule qui ait daigné nous répondre », rumine Patrick Candela, les deux compagnons de fortune se sont aussi appuyés sur de nombreux partenaires, dont les responsables de la grotte qui, en plus de les héberger, ont tiré un long câble électrique permettant aux explorateurs de s’éclairer mais également de faire fonctionner le matériel qu’ils vont emporter. Un matériel indispensable pour, notamment, réaliser une vidéo retraçant leur aventure et concevoir un relevé topographique en 3D, « qui permettra aux personnes souffrant de handicap, de pouvoir visiter virtuellement l’intérieur de la grotte », commente Jean-Philippe Troux.

Six périodes de dix jours mais aucun contact avec la surface

L’expérience sera scindée en six périodes de dix jours. À l’issue de chaque période, les deux hommes déposeront clé USB, carte photo ou notes écrites, dans une salle dont il ressortiront immédiatement. L’équipe de surface récupèrera ensuite ces documents sans aucun contact avec les deux “naufragés” qui n’auront aucun autre moyen de communication à disposition. « Ce sera notre seul moyen d’alerter la surface en cas de pépin. Autant dire qu’il vaut mieux se casser une jambe la veille du dixième jours qu’au onzième », éclaire Patrick Candela.

Les deux homme s’attendent à voir l’état de leurs relations évoluer pendant l’expérience. Aussi pour prévenir tout risque de conflit, une salle secondaire a été aménagée non loin de la première. « Les occupants de l’ISS le confirment, chacun a besoin, régulièrement, d’un moment pour s’isoler », révèle Patrick Candela.

Mais parmi les multiples craintes qui pourraient les envahir à quelques jours de se glisser dans ce boyau étroit les conduisant sous terre, « c’est surtout le 27 janvier, jour de la remontée qui nous inquiète avec les milliers de questions qu’on va nous poser », confirment en chœur les deux spéléologues dont on pourra suivre les aventures sur le site internet de la grotte et sur celui de l’expédition.

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